J'avais vu Il Etait Une Fois En Amérique il y a quelques années, et mon sentiment était mitigé. Je trouvais le film long, mou, je n'avais pas tout compris de l'intrigue, ayant du mal à me concentrer sur le film.
Mais la dernière partie du film, floue elle aussi, cette scène entre Woods et De Niro avec en fond sonore Summertime, et cette fin énigmatique qui s'en suite m'ont au bout du compte convaincu de visionner à nouveau ce film.
Et mon sentiment est cette fois-ci bien différent.
J'ai pris la peine de rentrer dans le film, d'avoir un bon a priori malgré la durée assez imposante de plus de 3 heures.
Le film se déroule durant trois périodes, l'adolescence des protagonistes dans le quartier Juif de New York des années 1920, puis on les retrouve jeunes adultes début années 1930, puis âgés, marqués par le temps, dans les années 1960.
Le film n'est pas monté chronologiquement, et l'on fait des allers-retours dans le temps, avec des transitions entre les époques magistrales, comme lorsque l'on passe pour la première fois d'un Noodles ado au Noodles vieillard, ou tout change en quelques instants, la musique orchestrale du Yesterday des Beattles restituant parfaitement la mélancolie, les années passées et la vie gaspillée du personnage, que l'on découvre alors petit à petit, au fil des événements de sa vie, de ses rêves, de ses ambitions, et des épreuves qu'il traverse seul ou avec ses amis.
La musique d'Ennio Morricone est superbe, magnifique, et colle parfaitement avec ce sentiment de dépit quand les personnages vivent leurs plus belles années, et finissent tôt ou tard par se retourner et faire un triste constat du temps passé qui leur laisse d'amers regrets.
A ce titre, De Niro est fantastique, le reste du casting également. Ils parviennent à donner du corps à leurs personnages au travers de regards, d'airs sombres, de moments de relâchement et de joie également. Les acteurs jouant les personnages principaux alors qu'ils sont des enfants sont très bons, et donnent un vrai sens aux actes commis plus tard dans la chronologie du film.
Le film, dans son contenu, et assez vaste.
Il se concentre sur Noodles, joué par De Niro, et nous présente un personnage auquel on s'attache tout au long du film. Mais ce personnage est très complexe, tiraillé entre ses rêves et la réalité. Son rapport aux femmes en est l'exemple parfait, capable d'idéaliser une femme pour sa vie entière, mais également capable de se montrer très brutal. Mais malgré cela, on ne peut s'empêcher d'être fasciné, de se sentir proche de lui.
Au final, sa vie est pleine de remords, et les erreurs (mais pouvait il faire autrement?) de sa jeunesse auront fini par gâcher sa vie.
La toute dernière image du film, ce sourire de Noodles fumant de l'opium, laisse la porte ouverte à de nombreuses interprétations (Leone ne donna jamais de réponses concernant la fin du film), et cela finit de donner un aspect mélancolique très touchant au film: et si tout cela n'était que le fantasme d'un Noodles perdu à jamais?