L’intérêt que présente Teddy, outre le fait d’offrir au cinéma de genre français une proposition originale et prometteuse, tient moins à la relecture adolescente de la légende du loup-garou – convenue et trop artificielle – qu’à l’ancrage régional qu’il lui offre, soit un terroir pyrénéen fort de ses petites gens, de son accent et d’une géographie propice à l’imaginaire que les réalisateurs exploitent à la manière d’un Bruno Dumont pour le Nord de la France – en moins abouti, certes. Aussi, le long métrage réussit à brosser le portrait de trognes, depuis le personnage principal révolté jusqu’à l’oncle simple d’esprit, sans oublier les gendarmes et le bon sens qui les caractérise. L’horreur se teinte de farcesque, mieux elle découle de lui comme un prolongement naturel. Une horreur organique, à fleur de peau, qui emprunte volontiers à The Fly (1986) de David Cronenberg ainsi qu’à Carrie (1974) de Brian de Palma pour sa métaphore de l’adolescence.
Nous regretterons alors que la mise en scène chichiteuse cède à la facilité de l’esthétisation à tout-va, réduisant l’impact des séquences de transformation par une généralisation stérile du clip à grand renfort de lumières néons. Teddy divertit mais n’aboutit jamais à une appropriation narrative et formelle de la légende qu’il investit.