A la fin de l'année 1943 avait eu lieu à Téhéran une conférence entre Churchill, Roosevelt et Staline sur (entres autres) le futur démembrement de l'Allemagne, et l'organisation du débarquement en Normandie, six mois plus tard. Un projet d'attentat avait été fomenté par un commandant nazi, sans succès. Trente-sept ans plus tard, celui-ci est libéré de prison en échange d'otages capturés par des pirates de l'air, et veut se venger en voulant éliminer les témoins de ce projet d'attentat.
Bien que le film soit totalement méconnu, y compris des connaisseurs d'Alain Delon, la chanson de Charles Aznavour qui le conclut, Une vie d'amour, a été un très grand succès. En fait, le récit est plutôt ambitieux, car il s'agit d'une histoire parallèle sur deux époques, celles de 1943 et 1980 mais dont la construction sonne parfois de manière étrange, puisqu'ils semblent se répondre, dans les deux sens ! D'ailleurs, c'est clairement à portée internationale, car on y trouve bien entendu des comédiens russes, allemands, américains, et français, dont Claude Jade, Georges Geret et notre Alain Delon national : qui est d'ailleurs présent une dizaine de minutes, avec un gros chèque à la clef.
Il incarne un inspecteur de police, avec une séquence amusante, et presque hors contexte, où il commence à chantonner dans un taxi, accompagnant une jeune femme, qui semble outrée de ces manières. Mais il est clairement là pour cachetonner, avec une seule séquence d'action sur les quais de Seine, et où son avenir n'est pas assuré.
Mais j'avoue qu'en-dehors de la présence de l'acteur et de la chanson finale, le temps m'a paru bien long, car j'étais bien souvent perdu dans ces trames géopolitiques, où les gens se répondent avec trente-sept ans de décalage, et les acteurs à peine vieillis durant l'année 1980 ; c'est à peine si on leur saupoudre les cheveux de gris.
A part pour la curiosité (malsaine ?) de voir Alain Delon là où il joue, ce film n'a pour moi que peu d'intérêt, sauf de remettre en lumière cette fameuse conférence de Téhéran.