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Nous sommes en 2004 et l'imaginaire collectif a déjà rencontré l'univers de Matrix et sa pluie de chiffres verts.

Nous sommes en 2004 et Bienvenue à Gattaca a déjà posé les bases d'une science-fiction génétiquement modifié qui n'échappe pas pour autant aux affects et à la réalité de la structure familiale.

Nous sommes en 2004 et l'artiste visuelle Lynn Hershmann privilégie la symbolique à la narration, la métaphore anthropomorphique à la réalité aliénante du monde de l'informatique (et d'internet sur le point de muter en place public avec le lancement de Facebook la même année).

Luxure technologique? Je ne pense pas. Je ne pense même pas que le propos du film soit la. Il n'est jamais question de luxure, plutôt question de survie. Qui survivera: le monde des hommes ou le future incarné par un virus frigide Tilda Swinton x3? Alors oui, on peut se poser la question de l'influence de la pensée cyber-féministe sur le scénario, ou le refus de se reproduire est une menace "terroriste" pour le monde des hommes... Mais au fond, quel est l'enjeu de ce film? À aucun moment la "menace terroriste" ne paraît crédible. Tilda Swinton joue le rôle d'une vierge qui voulait créer des copines pour l'aider à nettoyer ses fenêtres. Oups, ça dérape mais pas trop non plus.

J'ai aimé la scène ou le garçon qui fait des photocopies rencontre la version rouge du virus. Il y avait là la représentation d'un rapport affectif intéressant: celui d'un garçon seul (et incapable de fonctionner dans un monde changeant) avec ses machines. Photocopieuse, ordinateur.