Tel Père, tel Fils est un très beau film japonais, certes un peu lent, mais tellement bien fichu qu'il parvient progressivement à émouvoir, au fur et à mesure que l'on s'attache à ces deux familles.
Dès les premières minutes, j'ai été accroché par la réalisation de Kore-Eda Hirokazu, hypnotique et fascinante. La photographie est magnifique, et certains plans - notamment durant la sortie en "familles" - sont d'une rare poésie. La musique est un peu redondante mais pas encombrante...
Les acteurs, quant à eux, sont très bons : les deux jeunes femmes sont aussi belles que justes, les enfants trop mignons, et les deux maris - peut-être un peu caricaturaux dans l'opposition de leurs caractères - nous réservent quelques dialogues percutants et des réactions qui révèleront qu'il ne faut pas toujours se fier aux apparences en matière de maturité intellectuelle.
Pourtant, le thème est bien connu par chez nous, La Vie est un Long Fleuve Tranquille avait déjà joué sur ce registre, mais ici rien à voir, on est dans une étude sociologique et psychologique très poussée de ces deux familles qui se retrouvent dans une situation d'échange d'enfants des plus douloureuses à gérer.
Liens du sang ou liens du coeur ? Telle est la question.
D'ailleurs, le film à l'élégance de ne pas prendre parti, ce qui le rend encore plus puissant. Mais le plus beau dans tout ça, c'est l'espoir qui émane de cette histoire où rien n'est gravé dans le marbre, où l'être humain est capable d'évoluer dans le bon sens, sans que jamais le film ne tombe dans le pathos ou le chantage larmoyant.
8,5/10