Alain (Vincent Elbaz, personnage central de cette comédie chorale) ne supporte pas la famille de son épouse (Isabelle Carré), précisément son frère Jean-Pierre et sa soeur Roxane. La soirée imposée qui ouvre le film en est l'illustration et tourne au jeu de massacre, drôle et féroce, où sont dévoilés les antagonismes familiaux. L'irascibilité ou le snobisme petit-bourgeois ne sont pas de nature à tisser des liens confraternels. Ces séquences domestiques dans un appartement de Créteil sont les meilleures du film dans le registre "famille, je te hais". Les portraits et les dialogues sont incisifs.
Malheureusement, les auteurs Toledano et Nakache ne garderont pas le ton et l'esprit jusqu'au bout. Insensiblement, le comique du sujet s'étiole et s'affadit parce que les réalisateurs, d'abord iconoclastes, versent ensuite dans les conventions en voulant apaiser leurs personnages, les soigner de leurs maux: de son immaturité paternelle pour Alain, de sa vanité sociale pour Jean-Pierre et de sa susceptibilité pour Roxane. De sorte que les personnages deviennent gentils, humains...et lisses.