La Soupe Intifadasse

Quand une jeune fille prodige ramène à la maison familiale son fiancé, c’est bien souvent là que naissent les comédies humaines. Quand cette jeune fille est juive et que le fiancé est palestinien, ça donne de la profondeur à certains enjeux, et dans le cas d’une comédie, du ressort à certaines situations. Quand le fiancé en question laisse échapper par la fenêtre de la cuisine le tupperware de soupe congelée, on sent que le film s’annonce cocasse, promettant d’improbables situations. C’est le cas. Il y a du rythme et du rire.

L’univers en huis-clos est cependant mal géré : la tension, portée longtemps par un seul personnage, déséquilibre l’intrigue. Son dénuement abrupt désactive un enjeu qui aurait dû tenir plus longtemps l’ensemble des femmes du film. Et certaines scènes sont tout simplement trop. Inutiles. On reconnait un cinéma espagnol dans les décors colorés, un cinéma juif dans l’auto centrisme du propos, un cinéma de femmes dans les rôles peu glorieux écrits pour les hommes. Le divertissement est là, le message d’amour et de tolérance aussi.

Matthieu Marsan-Bacheré