Vers le bleu
Un jour, James Benning a pris sa caméra, il l'a orienté vers le ciel, il l'a mis en route, a regardé ce qui se passait, l'à éteint, a reproduit cela dix fois - et tout cela à fait un film et toute la...
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le 3 janv. 2015
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Ten Skies redéfinit, le temps de dix plans de dix minutes chacun, le regard que le spectateur peut porter sur le cinéma et sa portée contemplative. Proche de l'Art contemporain le film de James Benning nous propose rien de moins qu'une promenade pour les sens et l'étonnement en présentant le ciel sous dix aspects différents : Ten Skies est donc le fruit d'un travail sur le temps et le mouvement formé à partir d'un dispositif centripète, puisqu'il part du principe que le cadre doit rester imperturbablement fixe pour mieux capter le flux des nuages et le tumulte des sons ambiants. Il s'agit d'une oeuvre proche de la peinture impressionniste, comme en mouvance permanente mais qui varie de manière souvent imperceptible, plaçant la durée au coeur de sa fonction méditative. Une oeuvre héraclitéenne, certes instable mais également infiniment reposante.
Les nuages se succèdent comme autant de tableaux lentement progressifs, dessinant naturellement les formes captées par la caméra de James Benning. On peut y voir entre autres un clair de lune en filigrane, des masses épaisses évoquant un étrange sommet alpin, un crépuscule dénudé de formes concrètes ou encore une intumescence de fumée annonçant un embrasement perpétuel... C'est très beau, hypnotique et apaisant mais aussi très exigeant et répétitif voire lassant pour le néophyte. Ten Skies renvoie directement à son pendant kiarostamien, le conceptuel Five, objet filmant sous cinq coutures le mouvement de la mer. Le Elephant de Gus Van Sant est également convoqué, ce dernier présentant à quelques reprises des contre-plongées sur le ciel dans sa vision du drame inéluctable : la même valeur de plan est utilisée dans ce superbe Ten Skies, comme pour mieux nous faire lever les yeux vers un azur gonflé de couches nuageuses sidérantes. Un très beau film.
Créée
le 31 août 2015
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