Sortit tout récemment dans la collection MAKE MY DAY ! de Jean-Baptiste Thoret, Tendre bonheur est un film de Bruce Beresford, à qui l'on doit notamment Miss Daisy et son chauffeur et qui constitue alors sa première incartade à Hollywood après avoir participé au renouveau du cinéma Australien dans les années 70.
Le film nous narre la quête de rédemption de Mac Sledge, ancienne gloire de musique country, qui après des années d'alcoolisme, va trouver la stabilité familiale au côté d'une femme et de son fils, propriétaire d'un motel au fin fond du Texas.
Porté par un grand Robert Duvall alors dans le creux de la vague, le film s'avère d'une sobriété plus que bienvenue. En nous faisant le portrait d'une certaine Amérique des oubliés plutôt qu'un énième retour sur scène d'un artiste en disgrâce, Beresford évite le piège, avec un tel sujet, de tomber dans le tir larme facile et cliché.
Il est donc ici moins question d'un retour sur scène pour le personnage de Mac, que d'une envie profonde de sa part de se racheter une conduite et de mener une vie saine et paisible, loin du tumulte de l'industrie musicale. Dans ce sens, il n'y aura donc pas de grandes péripéties, mais au contraire un récit très doux, sur cet homme en pleine reconstruction qui essaye de donner un nouveau sens à sa vie et pour qui la rencontre avec cette femme et son enfant s'avère salutaire.
Ce qui achève de faire de Tendre Bonheur un film à voir, c'est cette manière classique (dans le bon sens) de nous montrer l'Amérique qui un peu à la façon d'un Cimino ou d'un Eastwood, s'attarde avec naturalisme sur ce milieu rural, avec ses paysages et autre diners, typiques du Grand Ouest.
À noter pour finir, que la musique joue évidemment un grand rôle dans la réussite du métrage, et que Robert Duvall était lui-même chanteur/compositeur de country en dehors des tournages, ce qui donne alors une dimension supplémentaire au film de Beresford et l'on comprend aisément ce qui a pu attirer Duvall ici et qui lui a permis, au passage, de remporter l'Oscar du meilleur acteur.