Au fond du trou, alcoolique, un chanteur de country va reprendre gout à la vie à la suite d'une rencontre avec une femme, gérante d'un motel où il vit, et de son fils.
Pour son premier américain, le réalisateur Australien Bruce Beresford s'est immergé dans la version rurale du pays, à la rencontre des petites gens dans des scènes que ne renierait pas Michael Cimino. C'est aussi et surtout l'occasion de voir à quel point Robert Duvall est en acteur exceptionnel, qui joue un personnage essentiellement dans la retenue, la pudeur d'un souvenir perdu, et qui va se reconstruire strate après strate. Pas seulement en compagnie de cette jeune femme jouée par Tess Harper, mais de fans de musique country qui lui supplient de chanter à nouveau. J'ai d'ailleurs appris pour l'occasion que l'acteur a sorti plusieurs albums de ce genre ô combien américain, mais c'est lui qu'on voit hanter à plusieurs reprises dans le film.
Après, il faut être sensible au country, car on y entend beaucoup de chansons, mais aussi dans le côté plénitude de l'action, car il ne s'y passe objectivement pas grand-chose, mais c'est nécessaire pour la voie dans laquelle s'est engagée ce chanteur.
Le succès du film va du coup relancer la carrière de Robert Duvall, alors au creux de la vague, car il va non seulement gagner un Oscar, mais il ne quittera plus jamais les écrans, dans une carrière longue de sept décennies. Là, on le découvre sous un jour touchant, sensible, je dirais humain, et rien que pour lui, Tendre bonheur vaut le détour.