Du fil du rasoir à la hache acérée

Dario Argento reprend son genre de prédilection après un passage réussi vers l’horreur et l’épouvante.
On retrouve tous les codes utilisés dans ces précédents giallo : un mystérieux tueur ganté de noire au timbre de voix étouffé (ce qui avouons-le peut faire sourire), des armes blanches bien mise en valeurs, des meurtres sanglants où la chaire est tailladée comme chez le boucher, un policier qui enquête et un personnage principal. Ici un écrivain qui se trouve mêlé malgré lui à tout ce chambard et décide lui aussi d’enquêter dans son coin aidé de sa secrétaire.
On reconnait le savoir-faire d’Argento qui réussit à me bluffer et à me tenir en haleine avec toujours les mêmes thèmes. Comme un cuisinier qui utilise les mêmes ingrédients pour créer des recettes à chaque fois différentes.
La mise en scène d’Argento y est aussi pour beaucoup avec ses plans subjectifs du regard du tueur, les longs plans aérien (à la Louma) qui frôlent les murs et épient aux fenêtres les futures victimes sous la musique extraordinaire des Goblins.
Il y a cette longue séquence qui m’a marqué, où une jeune fille se fait traquer par un chien en rentrant chez elle de nuit. Attaquée à plusieurs reprises elle trouvera refuge..dans la maison du tueur.
Un tueur méthodique, amateur de photographie qui vit dans une grande maison bourgeoise. Evidemment on en apprend peu sur lui ce qui permet de brouiller les pistes plus facilement. On ne verra qu’un cauchemar récurant où ado, le meurtrier subit des humiliations de la part d’une jeune femme aux talons aiguille. Un trauma qui a fait de ce jeune homme ce qu’il est devenu aujourd’hui.
En revanche, j’ai trouvé des incohérences qui font que TENEBRES n’est pas le chef d’œuvre d’Argento comme ce jeune garçon qui retourne seul en pleine nuit, sous une pluie battante et sans arme dans la maison du tueur !
Ou ce surprenant final bien mené mais un peu confus.
En tout les cas TENEBRES fait parti des meilleurs Argento. Que ceux qui ne l’ont toujours pas vu foncent se trouver une édition blu-ray valable (en 2022, on ne parle plus de DVD) ou le chopper dans les innombrables services VOD ou streaming.
Bon film.

BOUALEM-13
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le 21 janv. 2022

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