Tenet est le film de Christopher Nolan qui devait “sauver le cinéma” titrait QG en juillet dernier.
Que d’impatience ! Mes attentes étaient plus qu’élevées face à toute la hype propre aux films de Nolan “par le réalisateur des chefs d’oeuvre Interstellar et Inception“ et par les nombreux reports de date de sortie (d’abord juillet, puis août puis fin août).
Mais voilà que je suis allé en salle hier pour le découvrir. Il faut franchement dire que Nolan ne lésine pas sur les moyens. Des bagarres, des voitures qui explosent, un avion qui rentre dans un mur, un yacht de vendeur d’armes russe…
Nolan nous donne une production plus proche d’un James Bond mixé à un Mission Impossible qu’à un Memento; il filme enfin l’action (cf la vidéo de Ecran Large dans laquelle Simon Riaux explique “le problème de Nolan”).
Pourtant, la pâte Nolanienne n’est plus que jamais présente dans ce long-métrage. Nolan rentre dans son stéréotype d’intrigue complexe, où la notion du temps y est explorée à son paroxysme, les personnages pouvant accéder à du matériel “inversé” venant du futur.
Le film est d’ailleurs une boucle qui commence au milieu d’un cycle.
Comme à son habitude, Nolan sait s’entourer d'excellents acteurs que sont John David Washington dans le rôle du “protagoniste”, Robert Pattinson dans le rôle de “Neil” (ne laissant aucun doute sur sa faculté à incarner le futur Batman), Elizabeth Debicki dans le rôle de “Kat” (je trouve son personnage mal écrit et plein d’incohérences) et enfin Kenneth Branagh dans le rôle de “Andrei Saitor” (un méchant russe avec l’accent, qui reste tout de même supportable après 2h30 de film). [Michael Caine fait également son apparition comme dans tout film de Nolan]
La Bande-Originale de Tenet réalisée par Ludwig Göransson (compositeur des musiques de Venom, Black Panther ou encore Creed II) colle parfaitement aux différentes scènes et donne du rythme.
Cependant, ce film a un défaut majeur (qu’Interstellar n’avait pas par exemple); Nolan s’est affranchi des sentiments. J’ai en effet, l’impression que les diverses scènes et dialogues ne sont là que pour dérouler le scénario ultra compliqué de Nolan. Les échanges entre les personnages sont secs, le personnage de John David Washington ne fait preuve d’humanité dans les dialogues que par son attachement à Kat. Ils ne disent que ce qui est nécessaire pour que le spectateur comprenne l'intrigue et Nolan s'affranchit des sentiments des personnages. C’est peut-être un problème de montage, les scènes s'enchaînent beaucoup trop vite, sont beaucoup trop courtes et les personnages ne sont là que pour nourrir l’intrigue et sont dénués de sentiments. Nolan s'est affranchi des sentiments pour avant tout, faire comprendre son scénario.
Tenet reste un très bon film qui vous fera passer un excellent moment de cinéma, malgré de nombreuses lacunes.