L’histoire de l’homme qui avançait en reculant

Il y a quelques semaines de cela je revoyais « Inception » et j’écrivais ceci :
« A bien tout prendre, pour moi, il n’y a qu’un seul vrai problème à cet « Inception » (mais de taille) : c’est la surcharge. […] Et c’est vraiment dommage, parce que s’il y avait eu moins d’action, moins de règles, moins de personnages, moins d’arcs narratifs et d’escaliers de Penrose, peut-être qu[e Christopher Nolan] aurait pu davantage développer le propos de ce film… »


Si je précise cela d’entrée avant de vous parler de ce « Tenet » c’est bien évidemment tout d’abord pour le plaisir de m’auto-citer, mais c’est aussi et surtout parce qu’ « Inception » c’était il y a dix ans.
Déjà, dix ans plus tôt, le cinéma de Nolan avait ce côté surchargé, bavard, bruyant, ampoulé qui fait que beaucoup l’adorent tandis que d’autres le détestent cordialement.
Et pour ma part, même si aujourd’hui toutes ces fioritures amenuisent quelque peu mon entrain, je continue d’adorer « Inception ».
Je continue de l’adorer parce qu’à côté de ça il y avait dans ce film un sens de la mise en scène absolument magistral ; parce qu’à côté de ça il y avait aussi un propos fort intelligent et brillamment conduit ; et surtout parce qu’au milieu de tout ça savaient jaillir de temps en temps de vrais moments d’humanité comme je les aime tant au cinéma.
Autant de qualités que j’aurais aimées retrouver dans « Tenet ».
Autant de qualités qui, selon moi, manquent désespérément à l’appel…


Car il a fallu que, comme un hasard malheureux, le héros de ce « Tenet » résume à lui-seul et malgré lui le parcours de Christopher Nolan en tant qu’auteur avec ce film.
Alors qu’il pense avancer à toute vitesse, en fait il passe son temps à reculer, et chaque action accomplie ne s’avère être au final qu’un sabordage de ce qui avait été entrepris précédemment.
Ainsi, pire qu’une simple annulation de ce que fut jadis le cinéma de Christopher Nolan, « Tenet » se pose davantage comme un terrible surplace fastidieux qui non seulement fatigue beaucoup, mais qui en plus ne mène nulle part (…ou du moins pas très loin).


Quel terrible mal que celui qui touche Christopher Nolan…
Voilà un homme qui, par hasard et talent, s’est retrouvé à faire une jonction assez irréelle au sein du monde du septième art : celle du spectacle et de la réflexion ; celle du blockbuster et du cinéma d’auteur. Et non content d’avoir créé un monde, il a fallu que cet homme se lance dans le pari fou de reproduire cet exploit tous les deux ou trois ans.
C’était visiblement trop pour un seul homme.
Trop rapide. Trop gros. Trop ambitieux.
Trop tout.
Et avec ce « Tenet », Nolan apparait comme un cinéaste dont la cadence de travail est si échevelée qu’il ne semble même pas s’être rendu compte qu’il était en train de perdre le fil de son propre cinéma.


Déjà le prologue annonce tous les problèmes à venir.
On a à peine le temps de poser un lieu que déjà tout se précipite.
L’action est lancée de manière échevelée. Les informations s’enchainent tellement vite que beaucoup sont amenées à nous échapper.
Il se trouve d’ailleurs que le hasard de mes séances ciné m’a conduit à voir ce prologue trois fois avant de le redécouvrir une quatrième fois en amorce de la projection de ce film en intégralité. Eh bien malgré cela, encore à la quatrième fois, j’ai découvert et compris de nouvelles choses.
Et attention je ne parle pas de détails hein ! Je parle de plans qui sont censés nous faire comprendre de quoi – grosso modo – il est question.


(Moi par exemple je n’avais pas grillé au premier visionnage que les Américains n'avaient choisis leur écusson sur leur manche qu’APRES avoir observé celui présent sur les véhicules de police fraichement arrivés sur les lieux. De la même manière qu’encore au quatrième visionnage, je n’ai toujours pas vraiment compris qui était avec qui, qui était où, qui cherchait à faire quoi, qui pose des bombes et pourquoi, etc…)


Alors peut-être est-ce parce que je suis devenu vieux, mais moi, entre ce montage trop serré, ces informations trop nombreuses et cette musique omniprésente et très grossière, j’ai galéré.
Pire j’ai eu l’impression de toujours courir après un train.
Les choses allaient tellement vite que je ne prenais même pas le temps d’apprécier ou de m’imprégner.
J’étais en stress permanent.
Je ne profitais pas.


Alors certes, ce n’est pas le premier film de Nolan à être construit comme ça. C’est vrai.
Mais de la même manière qu’ « Inception », « Dark Night Rises » et « Interstellar » ont eu tendance à accélérer la machine par rapport aux premiers « Memento », « Batman Begins » ou « Prestige », ce « Tenet » passe encore à la vitesse supérieure pour – à mon sens – perdre tout équilibre et toute raison.
Ça va trop vite. Il y a trop de péripéties. Trop d’informations.
Et si le premier quart d’heure qui succède au prologue tient encore la route, prenant la peine de ménager quelques (très) petites pauses le temps de laisser s’installer un univers et un mystère, le reste se transforme très vite en un condensé indigeste de ce que Nolan sait faire de pire.


Comme persuadé que la richesse de ses univers ne dépend que de la quantité de mystères qu’on y trouve, Nolan a mis les bouchées doubles sur ce « Tenet » jusqu’à l’écœurement.
Ah ça il y en a des personnages à connaître, des lieux à visiter, des règles à maitriser, des détails à saisir, des péripéties à enchainer ! Mais comme le temps presse (ce qui prêterait presque à sourire quand on sait qu’encore une fois chez Nolan ce film dépasse les 2h30) alors on compacte tout.
Pas de temps mort. Pas le temps de poser les personnages. Pas le temps de poser les atmosphères. Pas le temps de poser les tensions.
Chaque scène se réduit très vite qu’à une éternelle logorrhée d’informations qui ne prend jamais corps. Et le pire c’est que, me concernant, la moitié du temps (et je suis gentil) je ne savais même pas pourquoi le héros se trouvait là, à parler avec cet énième personnage, ni même ce qu’il cherchait à obtenir de cette conversation.


(Le pompon fut pour moi l'attaque du port franc d'Oslo. Durant tout le moment de planification - mais aussi durant toute l'attaque ! - je me suis demandé « mais en fait ils font ça pourquoi exactement ? » Or ce ne fut qu'une fois toute la scène terminée que le film m'a enfin donné la réponse dans la bouche de son protagoniste principal : « Moi à la base je n'étais venu que pour trouver un tableau ! » Une réponse qui a très rapidement généré chez moi une autre question : « Mais pourquoi il le voulait ce tableau ? C'est quoi son intérêt par rapport à cette guerre inversée ? » Une question qui devait être certainement de trop puisqu'à celle-là, jamais le film n'apporta de réponse, ou du moins jamais clairement. Dois-je par exemple comprendre que le tableau que Kat retrouve dans son assiette est le tableau que le héros a ramené à Sator pour l'incriminer ? En fait je n'en sais rien. Je ne sais même pas si le héros a chopé le tableau lors de son assaut à Oslo. Un comble tout de même...)


Dans ce film, le précepte est la précipitation.
Pas le temps de mâcher ni même de digérer.
Les scènes s’enchainent en mode « bon c’est pas tout ça… »


Le pire, c’est qu’arrivé à la moitié du film – et alors que j’observais cet enchainement frénétique de scènes sans entrain ni passion – j’ai eu le malheur de faire ce triste constat : malgré le fait que j’ai assisté à…


…un attentat dans un opéra, à une intrusion furtive au sein d’une résidence privée à Mumbai, à un détournement de Boeing, au rapt d’un tableau, à de la castagne avec des gros bras russes, à une course de trimarans et à une prise d'assaut de convoi militaire…


…j’ai eu l’impression – malgré tout ça – que je n’avais finalement assisté à rien de significatif.
Non seulement je me suis dit que des personnages étaient clairement inutiles et auraient pu être effacés de l’intrigue pour gagner en clarté et en temps…


(Au début du film c’est notamment ce que je me suis dit au sujet de Priya, qui ne sert clairement à rien. Et le pire c’est que la fin me le confirmera. Verdict que j’ai par la suite étendu à d’autres personnages eux aussi totalement facultatifs comme Mahir, Crosby, Victor ou Laura. Tous existent si peu dans ce film qu'ils auraient pu être fusionnés en un seul et unique personnage sans que cela ait de réelle incidence sur l'intrigue. D'ailleurs avec le recul j'en viens même à me demander ce qu'apporte vraiment le personnage de Kat à l'intrigue, à par celui d'être la pauvre demoiselle en détresse.)


…Et ce triste bilan s’est avéré également valable pour certaines péripéties.


…Parce qu’à bien tout prendre, ce prologue dans l’opéra de Kiev il ne sert à rien. Au final il s'y passe peu de choses. On sauve un agent dont on ne saura plus rien. On élimine des terroristes dont on ne reparlera plus. On pose des bombes mais au final on ne sait même pas pourquoi. Le peu de choses qui s’y passent et qui se révèlent par la suite utiles à l'intrigue pouvaient clairement être transposées dans une autre scène. On aurait même pu penser une autre scène d’introduction capable d’amener plus clairement certains personnages (moi, après quatre visionnages du prologue, je ne suis toujours pas sûr de comprendre qui est vraiment le héros à la base) tout en sachant amener plus rapidement certains éléments-clefs de l’intrigue, comme Sator ou les tourniquets par exemple.


Et le pire dans tout ça, c’est qu’alors que je listais tout le superflu qui était présent dans cette première moitié de film, je constatais en parallèle de ça à quel point le cœur d’intérêt de l’intrigue était totalement laissé de côté.


(Bah oui, parce que l’air de rien, pendant tout ce temps où on discute de tableaux, où on détourne des avions et où on s'amuse à faire des tours de bateaux, eh bah cette histoire d’objets inversés, elle tombe un peu aux oubliettes. En gros à part cette apparition inopinée du "double" du héros lors du braquage à Oslo, on n'a rien à se mettre sous la dent. Aucune explication ni aucune information à ce sujet tandis qu'au parallèle on multiplie les scènes pour nous expliquer que Sator c'est vraiment pas un gentil mari. Paye ton sens des priorités et de l'équilibre !)


C’est terrible à dire mais au bout du compte, la seule chose à dire concernant l’écriture de « Tenet » c’est qu’elle est mal gaulée. Mais vraiment mal gaulée…
C’est mal gaulé parce que ça n’a pas su évacuer le superflu au profit de l’essentiel.
C’est mal gaulé parce que ce n’est pas clair. Des informations popent tout le temps dans tous les sens sans qu’à aucun moment la mise en scène ne sache nous les faire hiérarchiser.
Et le pire c’est que c’est aussi et surtout mal gaulé parce que, parfois, ça n'a juste pas de sens.


(Je pense notamment à la plupart des scènes en temps inversé. Entre Sator qui refait sa conversation une fois passé le tourniquet, le héros qui se tire sur lui-même dans l’aéroport (mais pourquoi ???) ou bien encore les voitures qui font la course-poursuite à l’envers (alors que bah non, ça non plus ce n’est pas logique au regard de la séquence en inversé) : tout ça ne tient pas la route au regard de la propre logique du film ! Et je suis gentil, je ne parle pas du moment où le héros décide de céder la mallette de "plutonium" à Sator en échange de la vie de Kat alors que - de 1 - il avait affirmé plus tôt à Neil qu'il était prêt à sacrifier femmes et enfants et que - de 2 - Kat, au fond, il ne la connait pas ! Pourquoi serait-il attaché à elle à ce moment là du film franchement ???)


D’ailleurs, de tous ces points, c’est sûrement le dernier qui, pour moi, est le plus révélateur du naufrage que constitue ce « Tenet » au regard du reste de la filmographie de Nolan.
Ce film développe un univers qui n’est même pas cohérent avec lui-même.
Et si je peux encore entendre qu’il y avait dans « Inception » ou « Interstellar » quelques détails sur lesquels on était en droit de se poser des questions, il n’empêche que, pour l’essentiel, concernant ces deux films, ça se tenait.
Mais là, par contre, dans « Tenet », malgré la plâtrée de règles qu’on se bouffe à longueur de film, l’intrigue passe son temps, soit à se contredire, soit à se contorsionner pour éviter que ça coince, voire même parfois à oublier de préciser certaines règles qu’on se retrouve à devoir déduire par soi-même.
Et la pilule a pour ma part d'autant plus de mal à passer que j'ai l'impression que Nolan a préféré jouer la carte de l'enfumage pour masquer tout ça au lieu de vraiment réfléchir à rééquilibrer son édifice scénaristique.


...Et oui, pour ceux que ça surprendrait, je l'ai dit.
J'ai utilisé le mot que les adorateurs de Nolan ont toujours proscrit de leur vocabulaire le concernant : l'enfumage.
Vraiment ça me coûte de le dire, mais à bien tout prendre et à bien tout démêler, le bilan de ce « Tenet » se révèle pour moi sans appel.
Une fois qu'on a bien tout en main et qu'on se pose la question de la fonction de chaque chose, de l'aboutissement de chaque arc, et de la finalité de tout cet édifice, on se rend compte qu'il y a dans tout ça beaucoup d'esbroufe pour pas grand-chose.


Alors d'accord c'est joli les raids menés par des soldats inversés. Mais concrètement ça sert à quoi ? C'est quoi l'intérêt d'une prise en étau temporelle ? Encore maintenant, quand je repense à la bataille finale, j'ai du mal à comprendre en quoi c'était plus pertinent d'envoyer deux bataillons aux temporalités inversées lors de la bataille finale plutôt que deux bataillons normaux.
On pourrait même d'ailleurs se poser la même question pour ce qui est de toute action inversée. Car au fond, on vire ça du scénario et on le remplace par de banals voyages dans le temps en mode « Doc et Marty », au fond ça ne change rien du tout à l'affaire.
Pire encore : allons plus loin dans le raisonnement et virons carrément le principe d'inversion du scénario. Qu'obtient-on ? ...Ô surprise on retombe sur du banal James Bond avec un gentil, un méchant, un monde à sauver et une bombe à désamorcer... Et tout ça l'esbroufe en moins.


Et toute la tragédie de « Tenet » se trouve résumée à ça : quand on vire le principe central qui est au cœur de l'intrigue, le film vit toujours. Il est même plus lisible et plus simple.
Certes, l'intrigue devient dès lors atrocement banale - à la façon de n'importe quel James Bond - mais fondamentalement parlant l'intrigue reste viable.
Imaginons un seul instant qu'on fasse la même chose avec « Inception ».
Virons le principe des rêves dans le rêve qu'on infiltre afin de contaminer l'esprit du rêveur, est-ce que la scène du réveil de Fischer dans l'avion est toujours possible ?
Est-ce que la scène de Cobb et de ses enfants avec la toupie qui tourne sur la table est encore possible ?
En d'autres termes : est-ce que ces scènes peuvent encore avoir le même sens et la même signification si on remplace le concept d'infiltration des rêves par quelque-chose de plus terre-à-terre ?
La réponse - je pense - sera évidente pour tout le monde : c'est non.
Car l'inception, dans « Inception », c'était le cœur du propos ; c'était la finalité du cheminement du spectateur à l'intérieur de l’œuvre.
Alors que dans « Tenet », le « précepte », il débouche sur quel propos ? Il nous fait cheminer jusqu'où ?


Chercher un propos dans « Tenet », franchement, c'est clairement se fatiguer pour pas grand-chose.
Au-delà des quelques discours fumeux que peuvent parfois s'échanger le protagoniste et son antagoniste il ne reste à la fin qu'une seule et maigre idée :


...celle qui consiste à dire que parmi les bombes les plus importantes de l'histoire du monde il y a aussi celles qui n'explosent pas. Ainsi, les vrais héros du monde sont forcément les héros de l'invisible, car si le monde tient encore debout, c'est grâce à eux.


Et l'air de rien, quand on connait la propension qu'a Nolan à toujours tisser des parallèles entre ses héros et sa posture de réalisateur, je trouve ça quand-même assez faiblard et surtout un tantinet mégalo...


(Parce que bon, cinématographiquement parlant, ce héros de l'invisible qui maintient le monde fictif en vie, c'est le réalisateur lui-même. En d'autres mots, Nolan se pose comme un protagoniste-dieu sans qui ce monde ne tient pas. Personnellement je trouve ça gonflé de la part d'un mec qui n'a cessé de saborder son œuvre à force d'artifices superflus. En guise d’efficacité de l’auto-fellation, on repassera.)


Du coup, après avoir dit tout ça, reste-t-il malgré tout quelque-chose à tirer de ce « Tenet » ?
Bah oui… Tout de même… Et le contraire aurait été étonnant de la part d’un gars comme Nolan.
C’est même d’ailleurs ça qui rend ce film si frustrant.
Il y avait clairement là-dedans de quoi faire rêver.
L’intrigue de base était excitante et laissait augurer d’un univers assez incroyable.
De même que - comme déjà dit précédemment - toutes ces scènes mixant deux temporalités ont eu ce mérite de produire de belles images assez originales et efficaces visuellement.
Enfin, quelques détails visuels de l’intrigue comme ces tourniquets ou ces bataillons procédant à des attaques en étau temporel avaient un potentiel assez fou.
Mais bon, de cette guerre tant promise on ne verra finalement rien.
Quant à l'intrigue elle sera souvent gâchée par des effets vraiment téléphonés.


(Qui n’a pas compris du premier coup que le gars contre lequel se battait le héros dans l’aéroport était son double du futur ? Franchement ? Et puis pour ce qui s'agit de cette fin à base de "je suis ton copain du futur" et de "tout ça en fait c'est toi qui l'a lancé depuis le départ" j'avoue que ça m'a autant surpris qu'un feu d'artifice un soir de 14 juillet...)


Quant à cet univers visuel, au final Nolan se montre finalement si peu inspiré à nous le mettre en couleur (notamment avec cette photo assez sombre), en musique (certains passages musicaux sont clairement lourdingues) et en mouvement (avec vraiment peu d’inspiration en termes de mise en scène) que pour ma part j’ai vraiment eu du mal à pleinement en profiter.


Alors oui, tout n’est pas à jeter.
Ce n’est pas atroce. Loin de là.
Mais bon, tout ça pour quoi au final ?…
Moi Nolan je l’aime bien ce gars-là.
J’aime sa posture. J’aime son audace. Et surtout j’aime à penser que son principal défaut a toujours été de chercher à trop en faire ; de vouloir trop nous en donner…
Seulement voilà, avec ce « Tenet » on n’est clairement plus au temps de l’excès de générosité au sein d’une œuvre intelligente et maitrisée comme pouvait l’être « Inception ».
Parce qu’au fond « Tenet » n’est ni intelligent, ni maitrisé.
Ça peut certes être créatif et généreux parfois, mais que pèsent ces deux qualités quand celles-ci sont décantées et noyées dans une centrifugeuse chargée comme un mulet ?


Avec « Tenet » une évidence me saute désormais aux yeux : Nolan a besoin de lever le pied, d’arrêter, et de regarder en arrière.
Car vouloir courir tous les deux ans vers de nouveaux horizons cinématographiques c’est bien, mais encore faut-il s’assurer qu’à force de tourner en rond chaque pas fait ne contribue pas petit-à-petit à creuser sa tombe…

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le 27 août 2020

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