Acouphènes/20

Tenet c'est le nouveau Nolan, le film attendu comme le messie par les cinéphiles du dimanche. Un film réalisé par un génie qui devait sauver les salles de cinéma... Alors qu'en est-il ?

Le premier point que je vais aborder c'est la fameuse complexité du film. A peine sorti Tenet se tapait déjà la réputation d'être incompréhensible alors que (comme d'habitude...) Nolan ne peut pas s’empêcher de placer des dialogues explicatifs hyper lourds pendant toute la durée du métrage. Très rapidement on a saisi que la machine permet de faire tourner le temps à l'envers, le truc c'est que Nolan il aime placer des mots compliqué et des références à des théories scientifiques, parce que Nolan il a vu toutes les vidéos d'E-Penser ! Il a même acheté son livre !

La seule partie réellement "complexe" c'est la fin. Mais elle n'est pas complexe parce qu'il faut avoir un QI de 143 pour la comprendre, mais plutôt parce qu'elle est incroyablement confuse. Tout va très vite et le découpage est illisible. Oui, la fin soulève pas mal de paradoxes, mais pas plus que tous les autres films avec des voyages dans le temps. Pourtant je ne lis jamais des tweets disant "wow mon cerveau a fondu devant retour vers le futur mddrrrrrrrr, c'était trop prise de tête".

Cette façon de gonfler artificiellement la complexité narrative est insupportable, c'est un procédé grossier, cache-misère, qui sert juste a donner l'impression au spectateur lambda que le film est dense et intéressant. Dans Déjà vu Tony Scott nous racontait une histoire similaire à Tenet, mais lui ne s’embarrassait pas avec des réflexions philosophico-scientifiques et nous livrait un polar réellement efficace.

En terme de réalisation Nolan singe maladroitement la mise en scène de Michael Mann. Après s'être inspiré de Heat pour son efficace The Dark Knight, Il semble ici avoir voulu reproduire la mise en scène (et surtout le rythme effréné) de Hacker. Sauf que n'est pas Mann qui veut ! Quand ce dernier caractérise un personnage en un plan, Nolan peine a donner la moindre personnalité à ses protagonistes en 2h30... Tenet c'est laborieux... Tenet c'est chiant... Les scènes d'action sont molles... Et c'est dommage car il y avait quelques bonnes idées dans le film, notamment le combat qu'on voit à l'endroit au début du film et à l'envers a la fin. Mais c'est tellement mal exploité visuellement. Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qu'un type qui aime s'amuser avec sa mise en scène comme Tsui Hark aurait fait de cette idée.

Venons-en en pire aspect du film : sa bande originale et son mixage. Nolan nous avait habitué dans ses précédents films à forcer comme un bourrin avec la musique pour appuyer la moindre émotion qu'est censé ressentir le spectateur. Mais là où les compositions de Hans Zimmer restaient audibles (a défaut d'être originales et intéressantes) celles de Ludwig Göransson sont juste affreuses. On a droit à un remix techno de la BO de The Dark Knight à un volume bcp trop élevé pendant tout le film (d'où le titre de ma critique). Sincèrement je ne crois pas avoir déjà entendu un mixage son aussi pourri dans un film de cette envergure.

Pour conclure, je dirais que le film, une fois amputé de 45 min et de tous les dialogues pseudo-intello, pourrait être une bonne petite production Europacorp. Il suffirait de mettre Statham et Jet Li à la place du "protagoniste" et de Edward, Tchéky Karyo en terroriste... Oui, ça aurait pu envoyer du paté à 20h50 sur NRJ12.