Je voudrais d’abord m’arrêter sur un point qu’on n’aborde pas assez quand on parle de Christopher Nolan. Depuis The Dark Knight, et à l’exception notable d’Interstellar, qui devait être son œuvre maîtresse (et qui l’est, n’en déplaise à l’Academy des Oscars qui a souvent un train de retard), tous ses films sont sortis en été. Signe que Nolan se veut représentant d’un cinéma populaire et divertissant.


Divertissant, Tenet l’est, pour sûr. Je ne me lancerai pas dans une explication du film, vous trouverez ça ailleurs, et bien mieux fait que je ne pourrais le faire. N’ayant pas expérimenté de problèmes majeurs de compréhension, nulle question ici, non plus, de tirer à boulets rouges sur ceux qui n’auraient pas compris tout ou partie du film, qui m’a paru assez limpide. Il s’agit juste de donner quelques éléments rapides sur ce que m’a inspiré le film.


Nolan est un cinéaste de la création. Univers, règles, techniques cinématographiques, il a toujours inventé quelque chose. C’est en cela qu’il est pour moi un réalisateur intéressant, et que le film l’est moins. D’ordinaire inépuisable innovateur, il tire ici sur le fil de Memento.


Le problème de Tenet, c’est que ce film a déjà été fait plusieurs fois. Ca s’appelle Memento, Inception, voire Doctor Who, c’est à mon sens un bon film d’action, divertissant, agréable, mais terriblement banal. Peu de choses me sont mémorables, ni dans la technique, ni dans les performances d’acteurs (si ce n’est la capacité régulière de Kenneth Branagh à jouer les étrangers), ni dans le soi-disant « mind-fuck temporel », qui m’a paru assez limpide et pas si mind-fuck que ça.


Dans le fond, plusieurs choses me dérangent. Là où Memento avait la décence d’attendre la fin pour vous expliquer qu’il vous avait baisé la gueule, Tenet le fait dès le début. Le procédé n’a rien de nouveau, c’est déjà ce que faisait Hitchcock dans L’Inconnu du Nord-Express (son seul film que je n’aime pas). L’ensemble est légèrement fastidieux, voire un peu nombriliste. Nolan s’amuse. Moi, un peu moins qu’à l’accoutumée. Étrangement, en 2h30, on ne s’ennuie pas. Tenet divertit. C’est cool. Mais un peu dommage de ne s’en tenir qu’à ça, peut-être ?

Quentin_Boussar
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films vus en 2020 (+ avis) et Les meilleurs films de 2020

Créée

le 2 sept. 2020

Critique lue 553 fois

2 j'aime

1 commentaire

Critique lue 553 fois

2
1

D'autres avis sur Tenet

Tenet
lhomme-grenouille
4

L’histoire de l’homme qui avançait en reculant

Il y a quelques semaines de cela je revoyais « Inception » et j’écrivais ceci : « A bien tout prendre, pour moi, il n’y a qu’un seul vrai problème à cet « Inception » (mais de taille) : c’est la...

le 27 août 2020

238 j'aime

80

Tenet
guyness
5

Tenet, mais pas sans bavures

Un célèbre critique de cinéma expliquait (à moins que ce ne soit mon grand-père, qui n’était pas à un paradoxe près) que si une intrigue avait besoin tous les quarts d’heures d’un long tunnel...

le 25 août 2020

201 j'aime

28

Tenet
Behind_the_Mask
9

La relativité du temps et de l'approche du blockbuster contemporain

Il faudra un jour qu'on m'explique. Car, sans doute, je ne comprends pas tout. Encore une une fois, soupirerez-vous. Aujourd'hui, tout le monde s'accorde sur le fait que le blockbuster made in USA,...

le 26 août 2020

145 j'aime

44

Du même critique

Little Children
Quentin_Boussar
10

Un chef d'oeuvre

Il est de ces films qui ne vous laissent pas indemne, qui vous font réfléchir, et c’est le cas de Little Children. Sorti en salles aux Etats-Unis en 2006, et en France en 2007, le film est...

le 27 sept. 2013

16 j'aime

1

Blackbird
Quentin_Boussar
10

Lettre d'amour ouverte

Je suis allé voir Blackbird sans avoir la moindre idée de ce dont il retournait. Sans doute avais-je lu le synopsis il y a longtemps, quand un nouveau film avec Kate Winslet avait été annoncé, puis...

le 25 sept. 2020

13 j'aime

7

Django Unchained
Quentin_Boussar
8

La réconciliation.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que j'ai toujours été allergique à Tarantino. C'était fouilli, on ne comprenait jamais rien, c'était drôle mais vu que l'humour ne semblait pas être le but du film, ça...

le 9 oct. 2013

11 j'aime