Il y a quelques belles saillies verbales (pour les autres types de saillies je vous laisse juge), mais "tenue de soirée" a mal vieilli. C'était sans doute le top de la provocation en 1986, tout comme "Et Dieu... créa la femme" en 1956. Mais la provocation d'hier n'est pas celle d'aujourd'hui, et "tenue de soirée" nous en touche une sans faire bouger l'autre...
Le film n'est pas exempts de qualité : outre les répliques marrantes déjà évoquées, les acteurs jouent plutôt bien, et il y a quelques belles scènes entre Depardieu et Blanc. L'acceptation par le personnage de Blanc de son homosexualité, qui est le coeur du film, est particulièrement juste.
Sauf qu'un film, c'est beaucoup plus que tout cela : le cadre de l'intrigue sonne particulièrement faux. Une sorte de gentleman cambrioleur homosexuel et ex-taulard s'entiche d'un couple de clodos (pas crédibles pour deux ronds). Sans spoiler, la fin est tout aussi ratée, on sent bien que Blier n'a pas su comment conclure. Alors que le développement du film était justement une chasse au cliché, on tombe en plein dans l'outrancier dans les 15 dernières minutes. Il y a trop de différences entre le cadre de l'intrigue, fantaisiste, et l'enjeu scénaristique, qui cherche à être crédible.
Pour profiter de "Tenue de soirée", faite votre propre montage : coupez 10 minutes au début, 20 minutes à la fin. Vous obtenez 55 minutes d'un honnête moyen métrage.