Tenue de soirée, Bertrand Blier, 1986
“Une serrure faut que ça mouille, c’est comme tous les orifices. Tu la démarres à la salive et t’attends qu’elle se donne. Quand ça gémit moi je m’introduit.”
Si cette phrase choc ne vous inspire rien de bon sur le contenu du film Tenue de soirée de Bertrand Blier, c’est que vous avez du goût. En effet, on peut penser qu’un film écrit et réalisé dans les années 80 peut bien vieillir et être encore d’actualité, mais il n’en est rien pour ce long métrage rempli de dialogues sexistes, homophobes, banalisant la violence conjugale, et mettant en scène des personnages clichés joués par des acteurs à la diction digne d’une mauvaise pièce de théâtre de boulevard.
Pourtant, sur le papier, cette comédie dramatique avait de quoi me captiver malgré un scénario assez simple : Un couple vivant dans la précarité et se prenant constamment la tête rencontre un homme seul et riche appelé Bob. Ils découvrent que c’est un cambrioleur, et le suivent pour apprendre le métier. Bob tombe amoureux d’Antoine (le mari), Monique (la femme) tombe amoureuse de Bob. Bref un triangle amoureux dans un contexte criminel qui promettait des péripéties et des réflexions sur l’amour, la monogamie et j’en passe.
Malheureusement, l’histoire n’est qu’un prétexte pour mettre en image une seule et même chose : le sexe.
Toutes les actions, tous les dialogues n’ont qu’une finalité, voir des personnes coucher ensemble même si ça n’apporte rien à la narration, même si les protagonistes n’en ont pas vraiment envie, en somme, le réalisateur voulait montrer de la peau. L’intention derrière tout ça reste un mystère, plus j’essaye de trouver un sens et plus je me dis que le but de ce film était simplement de choquer les personnes n’ayant pas l’habitude de voir à l’écran des couples homosexuels ou des couples ouverts, mais ça ne marche plus en 2023.
Les seules choses positives que je pourrais relever dans ce long métrage sont le personnage d’Antoine, interprété par Michel Blanc, qui évolue légèrement, et qui de part sa modération et sa sensibilité permet au spectateur de rester attentif au récit dans lequel ne sont présents que des caractères débauchés, extrêmes et sans profondeur; ainsi que l’écriture de certaines répliques qui, au milieu d’un semblant de vieux sketch de Bigard, peuvent être assez poétiques.