Il y a une semaine, j'étais à la première parisienne du dernier film de Tomita Katsuya et ai été tout à fait époustouflé. Alors, pourquoi est-il absolument nécessaire de voir TENZO, un film qui propose et honore un autre regard sur la catastrophe de Fukushima, huit ans après le tragique incident. Quelques mots à dire.
À travers le prisme des valeurs et des pratiques bouddhistes, il s’agit de revenir à ce qui nous touche dans nos cercles proches et de remettre en question le rétablissement du respect des croyances en temps de crise. Ce travail, entre documentaire et fiction, propose un voyage court mais intense — une expérience de vision transcendante — dans le Japon contemporain. Le film est un témoin essentiel de la reconstitution d’une mémoire et de la transmission des valeurs bouddhistes, notamment à partir de trois personnages principaux : deux jeunes moines à l’écoute du monde et une vieille nonne pleine de bienveillance et d’espoir. Aucun doute, cette aventure cinématographique a contribué sans communes mesures à faire progresser la quête d'éveil bouddhique des moines ayant participé au projet. Il y a même un peu de polyglottisme, du Japon à la Chine, qui fait écho au film précédent Bangkok Nites où de nombreuses langues étaient utilisées pour « voir et entendre plus loin ». Le réalisateur a déployé un large éventail de techniques aux formes impressionnantes : animation, écran fractionné, images argentiques, images numériques, etc. — qui contribuent à faire de cette œuvre un véritable objet cinéplastique, avec une grande imprégnation esthétique. Ce projet invite à embrasser une vision bouddhique fugace et contemplative, avec respect et inventivité.
Il est nécessaire que des œuvres telles que TENZO puissent exister aujourd'hui ; prenez-en un morceau et vous contribuerez à faire du cinéma un art dont nous avons encore beaucoup à souhaiter. J'y crois — ce film a la capacité de transmettre ce genre de désir.