N'importe quoi

Il y a dix ans, la meilleure façon de faire un film 'cool', c'était de proposer un montage survolté, un découpage incompréhensible balisé par quelques punchlines. Aujourd'hui, ce sont les néons qui sont devenus un véritable effet de mode : cela fait déjà quelques films que l'on voit ce type de visuel, ça n'est pas forcément pour me déplaire, surtout si c'est bien fait et que l'histoire s'y prête. Mais ici, justement, j'ai vraiment eu l'impression que c'était gratuit. Je veux dire : je peux comprendre que Refn s'y adonne dans ses films un peu bizarres et symboliques, mais ici, où il n'est jamais question que de piéger des personnages sur un fond de thriller, je ne comprends pas ce choix plastique. Soit.

L'intrigue est nulle. Deux histoires se déroulent en même temps, la connexion est faible, les deux récits pris séparément sont peu intéressant. C'est le même principe que le flashback (d'ailleurs le spectateur berné pense à une construction en flashback),à force de changer de scènes à des moments cruciaux, les auteurs s'empêchent eux-mêmes de développer leurs idées : on est constamment sur l'effet de style, la révélation choc. Ce n'est pas très intéressant. Surtout qu'il faut se taper l'une des plus longue explication de l'histoire du cinéma de films à twists. C'est lamentable.

La mise en scène est donc jolie, soignée... mais vide. Au final, au-delà de ce monde bizarre et flashy, il n'y a pas grand chose à voir. Les teintes vertes, roses, bleues s'enchaînent sous l'oeil indifférent du spectateur. Le montage est posé, mais il n'y a de toutes façons pas grand chose à voir. À part les acteurs cabotiner un peu. C'est triste.

Bref, pas très intéressant. Simon Pegg a vraiment pris un coup de vieux, je ne sais pas si c'est à cause de sa période alcoolique, mais ça donne l'impression qu'il ne vivra pas très vieux.