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Non, je ne l'ai pas revu. Défendre Terminator... Défendre Terminator 3, je veux bien, là y a du challenge, mais The Terminator, rien que le titre, c'est la moitié de la planète qui s'incline...
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le 23 août 2012
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Une série B de science-fiction qui tient la route, c'est un peu comme les poissons volants : ça existe, mais c'est loin de constituer la majorité de l'espèce. Autant dire que le pari de James Cameron, alors essentiellement connu pour son travail aux côtés de Roger Corman, n'était pas tout à fait en mesure de susciter des torrents d'enthousiasme. Pourtant, avec le recul, on peut aujourd'hui affirmer que Terminator a non seulement fait date, mais aussi école. Sans broder d'incroyables ressorts narratifs, le film recycle plutôt bien deux thèmes chers à la SF, les paradoxes temporels et les intelligences artificielles, matérialisés ici par un voyage dans le temps, des flashforwards dans un futur dystopique et un soulèvement des machines visant à l'éradication du genre humain. Cela étant, ni la caractérisation des personnages ni le récit d'anticipation ne comptent parmi les principales ressources de Terminator. Il y a d'abord cette manière d'inscrire le « cyborg », « invulnérable et indestructible », dans le plan. Robot intelligent doté d'un endosquelette de métal couvert de tissus charnels humains, le T-800 bénéficie de nombreuses représentations iconiques, dues soit à ses singularités morphologiques – l'oeil rouge, l'ossature en acier, l'anthropomorphisme androïde –, soit à des accessoires de cinéma particulièrement généreux en ce qui concerne l'incarnation – blouson de cuir, grosse cylindrée à deux roues, lunettes noires, fusils d'assaut...
Il y a aussi cette construction dramatique nerveuse, visuellement inventive, articulée autour de deux individus venus du futur en quête d'une même femme, Sarah Connor, l'un pour la protéger en vue de préserver l'espèce humaine, l'autre pour la supprimer afin d'acter définitivement l'avènement des machines. Au milieu de tout cela, parmi les poursuites infernales et les inclinaisons sanguinaires, entre un massacre dans un commissariat ou une discothèque et une visite inopinée dans un motel, se fondant au sein d'un discours techno-pessimiste et de dialogues à valeur énonciatrice (l'interrogatoire de police, la conversation introspective avec Sarah), James Cameron nous donne à voir ce qui ressemble fort à de l'humour à froid : des répliques courtes d'une banalité confondante (le fameux « Je reviendrai... »), l'impassibilité quasi caricaturale d'Arnold Schwarzenegger, un nom de bar plutôt évocateur (Tech-Noir) ou des assassinats parfois à la lisière du ridicule (la colocataire et son amant). L'un dans l'autre, on comprend aisément pourquoi le Terminator, SkyNet et la Résistance Tech-Com firent en leur temps une entrée fracassante dans la culture populaire, jusqu'à se loger aux premiers rangs, aux côtés de l'Alien de Ridley Scott ou du E.T. de Steven Spielberg.
Critique à lire dans Fragments de cinéma
Créée
le 31 oct. 2017
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3 commentaires
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