Les gardiens du temple vous diront sans doute, depuis Le Jugement Dernier, que la saga Terminator, c'est plus trop ça. Ou le jugent comme tel, du moins, en forme d'affirmation péremptoire. Alors même que Le Soulèvement des Machines livrait une copie appliquée et solide, cependant un peu trop proche du classique. Alors même que Renaissance avait le courage d'emmener Terminator dans un autre univers, vers d'autres horizons gris aux accents post apo poussiéreux et militaristes plutôt originaux.


Sauf que le public d'aujourd'hui n'est jamais content : filez lui des suites qu'il réclame à cor et à cri, avec de la nouveauté, et il vous répondra que c'est naze et que l'on a perdu l'essence des premiers films. Filez lui du classique, et il hurlera à la mort qu'il fallait innover... Pff...


La caisse de résonance mondiale de l'internet moderne n'a fait qu' accélérer le processus, en permettant à quelques petits autocrates fascisants de rêver enfin au fait que leur jugement dérisoire aussi incontestable que nauséabond pouvait être écouté et influencer le système.


Et l'on s'étonnerait presque aujourd'hui d'assister à ce que beaucoup considèrent sans doute comme des déroutes : Genisys et donc, ce Terminator : Dark Fate qui nous intéresse aujourd'hui.


Un Terminator en mode mineur, malheureusement, alors même que ses prémices auguraient du plutôt bon dans sa fuite en avant féminine et forte. L'originalité pointera aux abonnées absentes. En témoigne ce scénario rabâché. Tandis que la quasi intégralité de la mythologie et les images et plus immortelles seront convoquées. Dès les premières secondes d'ailleurs, en forme de pseudo gage, avec les images de la caméra vidéo montrant Sarah Connor devant ses thérapeutes annonçant le jour du jugement dernier dans un délire.


Le spectateur retrouvera donc par bribes l'écriture made in Cameron, que l'on sent cependant bien moins concerné que dans la production de Alita : Battle Angel. Et là réside sans doute le plus gros défaut de l'entreprise : Dark Fate, malgré le prestigieux patronage, se montre tout simplement incapable d'imiter la puissance d'évocation de son aîné et de son réalisateur James Cameron, sa capacité fulgurante à générer des icônes ou encore la démesure et le jamais vu de son action novatrice et de ses poursuites scotchantes.


Dès lors, en cette matière, le film a beau engager la surmultipliée, l'action de la franchise ne sera jamais réellement renouvelée. Car même si elle s'avère plutôt sympa à regarder, elle aura déjà été croisée ailleurs, comme dans un Fast & Furious déglingué ou encore une Agence Tous Risque avec Joe Carnahan en maître de cérémonie.


Alors même que certains aspects ne manquent pas de sel, comme le fait que le salut de l'humanité passe par la protection d'une jeune mexicaine, dépend de son passage de la frontière, ou encore suspendu à son évasion d'un centre de rétention aux allures de prison. J'en connais un de président qui a dû manger son chapeau.


Tout comme le retour de Sarah Connor, toujours aussi bad ass, mais dont le traitement s'avère similaire à celui de Laurie Strode dans le récent remake de Halloween. Pas plus d'originalité de ce côté là, mais le côté punchy de Linda Hamilton survit au poids des ans, même s'il est assombri, le temps d'une escapade en forêt, par sa confrontation avec un Terminator en fin de vie, au caractère sans rime ni raison, et aux motivations très what the fuck faisant totalement dérailler le film.


Heureusement que la dernière ligne droite renoue avec un triple climax plutôt bien foutu, mais qui ne réveillera pas grand chose non plus, tant l'affrontement s'avère attendu. Ainsi, armé de la meilleure bonne volonté (bêtise diront sans doute certains prétendus caciques qui conchient les blockbusters tout en inscrivant les prochains dans la liste de leurs envies sur le site), il faudra cependant reconnaître que Terminator : Dark Fate s'inscrit plutôt dans le registre des films sympas sans plus. Loin d'être désastreux ou déshonorant, mais à des années lumière de ses deux aînés, il n'est que l'illustration supplémentaire de la difficulté manifeste que rencontre Hollywood dans l'exploitation et la remise au goût du jour de ses succès d'antan.


Behind_the_Mask, the future is now.

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le 26 oct. 2019

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