Grumpy Terminatold Man

Je n'ai vu aucun des films Terminator et ce n'est à priori pas une franchise qui m'intéresse énormément. Néanmoins, les salles de cinéma sont bien climatisées et c'est toujours aussi drôle de voir Emilia Clarke tenter de faire passer des émotions donc avec des places gratuites, Terminator : Genisys devenait acceptable à regarder, même si je n'en attendais rien d'autre qu'échapper à la chaleur et rire un peu.

Si je devais décrire ce Terminator : Genisys, j'en ferais en effet plus une comédie qu'un film d'action. Dans ce sens, c'est d'ailleurs assez dommage que le film se prenne autant au sérieux. Il aurait beaucoup plus eu sa place parmi ces navets où tout est tellement mauvais et exagéré qu'il est impensable que ce puisse ne pas être volontaire. On retrouve en effet un bon paquet de caractéristiques de ce genre de films, à la différence qu'on ne peut ici pas blâmer le budget.

On peut en revanche blâmer les acteurs qui jouent tous plus mal les uns que les autres (mention spéciale à Emilia Clarke, après tout je suis allé voir le film car elle me fait rire) et ont énormément de mal dès qu'il s'agit de retranscrire une quelconque émotion. Les scènes émotives et romantiques sont d'ailleurs les plus drôles tant elles sont d'un ridicule à faire pâlir de jalousie les comédies romantiques les plus clichées. Jai Courtney arrive d'ailleurs à rivaliser avec Emilia Clarke en terme de pauvreté de jeu et d'expressions, ce qui est une performance en soit assez extraordinaire et admirable.

L'écriture n'y est pas pour rien non plus, les personnages sont tous de gros clihés ambulants. On retrouve ainsi le soldat trop viril qui veut sauver la demoiselle, la demoiselle en détresse qui en fait est trop badass et n'a pas besoin d'aide mais finalement tout le film tourne autour du fait qu'elle se fait sauver par tout le monde ou encore le grand héros admiré de tous qui se transforme en vulgaire méchant voulant détruire le monde. C'est d'ailleurs assez dommage parce que tous ces personnages (sauf Kyle Reese, faut pas abuser non plus) auraient pu être traités d'une bien meilleure façon, de nombreuses thématiques tournant autour auraient potentiellement pu être très intéressantes (notamment pour John Connor). Quant à Scharzenegger, il ne fait finalement office que d'une sorte de sidekick comique, tenant la chandelle aux deux héros tout en permettant un tas de gags plus ou moins ridicules histoire que le film ne soit pas trop sérieux non plus.

Le scénario est relativement efficace : c'est du vu et revu et il n'y a aucune surprise oui, mais en tant que prétexte à l'action c'est acceptable. Le film reste dans son délire tout en gardant une certaine logique, sans tomber dans l'incohérence comme le font bon nombre de blockbusters ces dernières années (ne serait-ce que Jurassic World). Si les scènes "techniques" expliquant les divers artifices du scénario sont assez ridicules et se résument souvent à une tentative de placer le plus de fois le mot "quantique" dans une phrase, elles rentrent dans le comique du personnage de Schwarzenegger. D'ailleurs, elles sont moquées au sein même du film, toute explication technique étant automatiquement interrompue par un gag, une réplique comique ou simplement le personnage de Jai Courntey qui en a marre parce que ça fait dix minutes qu'il n'y a pas eu d'action. Ces scènes sont un peu à contre-courant du sérieux que le film essaie d'atteindre et ont pour moi confirmé que c'était bien plus efficace en tant que comédie.

Néanmoins, ce reboot de Terminator a quand même réussi l'exploit de me faire regretter Mad Max: Fury Road, ce que je ne pensais pas possible (voir ma critique du film). Les diverses scènes d'action sont illisibles et brouillons comme pas possibles, des successions d'explosions filmées n'importe comment histoire de provoquer des maux de tête, le tout bien aidé par une musique tenant plus du bruit ignoble qu'autre chose. De plus, elles se suivent avec très peu de cohérence à partir de la réintroduction de John Connor, notamment dans le fait qu'elles sont toutes plus ou moins semblables et que les personnages font toujours les mêmes erreurs alors qu'on avait compris dès la première que les armes classiques ne fonctionneraient pas contre lui. Ceci permet aussi d'insister sur un autre défaut : le film se répète énormément dans tous ses aspects.

C'est visible dans les scènes d'action donc, mais aussi et surtout dans les dialogues. Ceux-ci se suivent, se répètent et sont oubliés à vitesse éclair tant l'écriture est pauvre et que les acteurs sont fades. Ou encore dans les divers gags, qui sont tous réutilisés à foison, certains apparaissant cinq ou six fois alors que ce n'était déjà plus vraiment drôle au bout de la seconde.

Si Terminator n'est pas un bon film d'action ni même un divertissement intéressant, c'est au moins une comédie assez drôle avec pour personnage principal les sourcils d'Emilia Clarke qui sont toujours aussi passionnants à observer. Ou une bonne pub de prévention contre l'alcool au volant...

Ceci dit, il m'a au moins rendu curieux sur les premiers films que je compte désormais voir, c'est déjà pas mal.