Terminator Genisys signe le retour d’une saga apparemment increvable, mais qui a chaque épisode repousse les limites du manque d’intérêt chronique qu’on peut avoir pour celle-ci. Chronique d’un blockbuster banal et sans âme.
Alan Taylor n’avait pas brillé par son talent quand il a pris les rennes de Thor : The Dark World, film complètement aseptisé, quoique représentatif de ce que conçoivent les studios Marvel depuis quelques années : banal, oublié en cinq minutes et sans intérêt. Il en sera de même pour Terminator, saga aujourd’hui bien loin de son point d’origine, essayant ici de relancer l’intrigue à base de voyages temporels grâce à une pirouette scénaristique comme seuls les studios hollywoodiens savent nous les faire. Melting-pot des précédents volets (qui a entraîné une promo calamiteuse, jusqu’à sauver les meubles en ramenant Cameron himself), le film de Taylor n’est que le produit d’un faiseur parmi tant d’autres. Et comme tout yes-man qui se respecte, le bonhomme ne cherche en rien à changer notre vision de la saga ou même d’un blockbuster en général, respectant un cahier des charges à base d’effets spéciaux grandiloquents et de séquences impressionnantes/hommages que la saga aime nous offrir. Un film que l’on regarde d’un œil morne, souriant gentiment devant le cabotinage de Schwarzenegger et son constant besoin de rappeler qu’il n’est pas « obsolète », mais quand même pas loin de la sieste tant cela n’inspire aucun intérêt.
Le plus triste dans l’histoire, c’est que ce Terminator n’est pas ce qu’on pourrait appeler un mauvais film. Il est simplement comme tous les autres. Bien loin de la catastrophe qui nous était annoncée, Genisys est un chapitre de plus à une saga qui s’est arrêtée en 1991 avec Judgment Day (épisode déjà bien éloigné de l’esprit du premier volet), et que les studios essaient tant bien que mal de conserver vivante via respiration artificielle. Un film basique, servi sur un plateau pour ceux qui ne voudraient pas souffrir des jours caniculaires. Rien de plus.
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