Vendu (et probablement imaginé) à l'époque comme un Mad Max français, le dénommé Terminus est un authentique nanar, le genre de film que chaque participant a aujourd'hui honte et renie. Il faut dire qu'une production franco-allemande, réalisée par un sombre inconnu et interprétée par Jürgen Prochnow (Das Boot), Karen Allen (Les Aventuriers de l'Arche Perdue) et Johnny Hallyday, ça ne pouvait être qu'un échec. Le film a pourtant un budget assez confortable et bénéficie de la présence d'Enki Bilal comme superviseur de l'esthétique globale.
Mais voilà, quand on est Français, surtout dans les années 80, on ne peut tout simplement pas proposer une œuvre de science-fiction. C'est comme ça, on n'y échappe pas. Partant comme un film de S-F post-apocalyptique, le long-métrage devient peu à peu un véritable OFNI brassant tout et n'importe quoi dans un souci logistique inexistant. Situé dans une Europe sensément ravagée par le chaos (ah bon ?), le scénario nous présente une étrange course organisée où concoure apparemment un seul camion conduit par Gus (Allen).
Une course un peu spéciale apparemment poursuivie par d'autres bolides customisés avec des barres de fer. Le camion, nommé Monstre, peut parler à son conducteur comme Kit avec Michael et notre héroïne est surveillée par un groupe de scientifiques comprenant un Docteur (Prochnow) et un gosse apparemment super intelligent (Gabriel Damon, que l'on reverra dans RoboCop 2). Quelques dialogues incompréhensibles histoire de faire genre on est trop machiavéliquement des scientifiques et nous voilà perdus. Puis notre héroïne tombe devant des roublards du désert déguisés en fans de heavy metal et maquillés comme des camions volés, se fait apparemment tabassée (si si elle saigne), meurt et passe le relai à un type qu'elle a vu dix minutes.
Ce type, c'est Johnny : peroxydé, chemise en jean saillante, main mécanique, regard monolithique, l'anti-héros parfait... en BD. Parce qu'en vrai ce pauvre Johnny n'arrive pas à être crédible et le voilà plomber le film aux côtés de deux gamins tous aussi paumés. Ajoutez à tout cela une intrigue qui part de plus en plus en sucette, des dialogues abscons, des costumes ringards, des scènes d'action d'un autre monde et un rythme incroyablement mou qui, même lors de courses-poursuites explosives, prouvent qu'une musique dynamique n'arrive pas forcément à rendre les images du même gabarit.
Flop intersidéral de par le monde et oublié de tous (sauf chez les amateurs de nanars, cela va sans dire), Terminus est une erreur artistique gigantesque d'une durée interminable, ennuyeuse à mourir et visuellement repoussante, ne serait-ce que pour la présence d'un Jürgen Prochnow en perruque rouge.