Essentiellement tourné en extérieurs dans la plaine des Joncs, l'osmose violée qu'entretient la famille Ba Do avec son milieu naturel, incarnation du petit peuple vietnamien en résistance, est magnifiquement mise en valeur par une photographie naturaliste (on pense à la poésie de Pather Panchali par moment). Les scènes d'action empreintes de réalisme socialiste, réservent quelques plans ambitieux, à la composition soignée, multipliant points et angles de vue au cours du découpage. Un grand naturel des deux comédiens amateurs, sans oublier le gamin sportivement mis à contribution ! Scénario très manichéen (la torgnole bien machiste adressée à l'héroïne par son mari, confère involontairement un certain rééquilibrage !), mais une bien jolie façon de montrer ce qui fait la force des Viêt-minh sur son agresseur sur-armé.