Terre sans pain par Cinemaniaque
Puissant, fascinant, effrayant : les qualificatifs sont légion pour parler du seul documentaire réalisé par Luis Buñuel. Il y a de ci de là quelques restes de son surréalisme chéri (l'âne tué par des abeilles évoque nettement celui d'Un chien andalou), un peu de tricherie avec la réalité aussi (c'est Buñuel lui-même qui a tué la chèvre pour qu'elle tombe de la falaise) mais le constat social est si fort et si réel qu'on ne peut en sortir que k.o., entre la misère des habitants des Hurdes et le désespoir auquel elle conduit. Parallèlement, Buñuel, dans une œuvre clairement de propagande sociale, n'en délaisse pas moins les grands traits de son style (antireligieux, omniprésence de la mort) et propose une forme admirable (la récurrence des gros plans). Épatant.