Des étoiles plein les bottes.
Posant momentanément ses caméras en Angleterre, le cinéaste Richard Fleischer continue dans le sillage de "L'étrangleur de Boston" et "L'étrangleur de la place Rellington", s'attardant une fois de plus sur les méfaits d'un détraqué mental adepte du meurtre.
Mineur par rapport aux oeuvres précédentes, "Terreur aveugle" permet cependant à Fleischer de transcender un script aussi épais que du papier cul, de maintenir notre intérêt grâce à une mise en scène implacable et intelligente, épousant parfaitement le point de vue de son héroïne non-voyante.
Empruntant au giallo, à l'époque encore balbutiant, ses aspects les plus marquants (le fétichisme autour des bottes du tueur) et esquissant déjà les futurs codes du slasher bien avant "Black Christmas" et "Halloween", la mise en scène de Fleischer joue merveilleusement avec le cadre, les meurtres étant exécutés hors champ et les cadavres judicieusement placés dans le décor comme de vulgaires objets.
Dommage alors que l'ensemble ai terriblement vieilli, mettant dix plombes à en venir aux choses sérieuses (avec sa musique funky, sa grange et ses campagnards rustaux, j'avais l'impression de regarder un porno des 70's) pour finalement ne pas raconter grand chose, jusqu'à une conclusion flinguant dans les grandes largeurs une belle tension accumulée.
Dans son rôle habituel de frêle victime, Mia Farrow est une fois de plus crispante mais vu tout ce qu'elle se prend dans la gueule tout au long du film (des meubles, des escaliers, des branches, une claque, de la boue...), on ne lui en tiendra pas compte pour saluer son implication physique.