Attachant sans pour autant faire l’unanimité auprès de la gente féminine, le jeune Terri représente à première vue l’archétype du gros nounours qu’on apprécie autant pour son sens de l’humour que pour son sens de la fidélité. Vivant dans un univers parallèle énigmatique mais pragmatique, il laisse très clairement parler son imagination et sa vision parfois cruelle du monde qui l’entoure sans jamais perdre son publique. Attaché aux films à tendance personnels, le réalisateur Azazel Jacobs n’a pas manqué le rendez-vous et s’approprie à sa manière les traits de caractère d’un personnage d'une série de nouvelles de Patrick Dewitt ; un lycéen totalement isolé des autres. En apportant un artifice conséquent d’ingéniosités scénaristiques (à commencer par une relation attachante entre cet adolescent et un proviseur adjoint aux méthodes peu conventionnelles), Azazel offre à Jacob Wysocki et John C.Reilly la possibilité de se surpasser. C’est, visuellement, chose faite. Mais il ne faut pas pour autant oublier de remarquer leur prestance d’un nouveau genre rendant d’un film indépendant au budget raisonnable un cinéma indéniablement remarquable. Par son récit fluide aussi sévère que non idéaliste, Terri marque les esprits. Inutile de se demander pourquoi, d’ailleurs, tant le projet semble maîtrisé et concret.