Arrivant en France précédé d'une réputation plutôt flatteuse et bardé de nominations, Terri devrait permettre aux français de découvrir Azazel Jacobs, dont le nom, pour la plupart d'entres nous, ne renvoie guère qu'au chat de Gargamel. Il s'agit pourtant du troisième film du réalisateur, mais sa réputation a visiblement du mal à dépasser le mur de l'Atlantique.
Jacobs nous conte donc l'histoire de Terri, un adolescent obèse un peu mal dans sa peau, portant des pyjamas en cours et subissant quotidiennement les moqueries de ses camarades. Le pitch risque de sembler familier, il n'est pas sans évoquer un Precious au masculin, le côté pathos en moins. Ajoutez à cela un oncle atteint d'Alzheimer et un principal au bon coeur derrière des dehors un peu bourru, et vous obtenez la recette du "film indie sauce US", un met de plus en plus répandu et qui, mal cuisiné, a une fâcheuse tendance à rester sur l'estomac. C'est cet air de déjà vu qui dessert le film, une sensation que l'on connait déjà la majeure partie des péripéties avant même le quart de la pellicule atteinte.
Un autre bémol majeur dans la partition de Jacobs est son interprète principal. Jacob Wysocki offre une prestation trop lisse d'un personnage qui, à la base, manque déjà d'aspérités (un personnage trop rond, pourrait-on dire). Du coup, l'empathie pour ce pauvre garçon en pyjama est rarement atteinte, et ce ne sont pas les deux expressions faciales de l'acteur qui parviendront à le rendre inoubliable. On préférera retenir la prestation de John C. Reilly, qui illumine la pellicule à chacune de ses apparitions et devient vite le ressort comique principal du film.
Sans révolutionner le genre, Terri aurait pu être un petit film sympathique à regarder entre deux blockbusters estivaux. Mais le manque de charisme de son interprète, couplé à un dernier quart un peu malsain, l'empêche d'atteindre son but. Les divers festivals ne se sont d'ailleurs pas trompé et, malgré une dizaine de nominations, Terri est rentré bredouille...