Propulsé au rang de petit événement horrifique de l’année en raison d’une interdiction aux mineurs qui, de façon paradoxale ou non – le plaisir de la transgression –, en accroît la visibilité et la prétendue férocité, Terrifier 3 s’inscrit dans la continuité directe des deux premiers opus, fidèle en cela à l’énumération de séquences au gore spectaculaire durant lesquelles transparaît le savoir-faire d’une équipe technique des plus talentueuses. Sont ici notables les hommages aux classiques du cinéma de genre, de Psycho (Alfred Hitchcock, 1960) à The Shining (Stanley Kubrick, 1980), avec le séjour de la petite-amie décharnée dans la baignoire ou ce plan sur le visage du tueur à travers le bois d’une porte défoncée à la hache, en passant par le cinéma de George A. Romero. De plus, le détournement des fêtes de Noël fait toujours plaisir à voir et complète une filmographie déjà étendue, de Black Christmas (Bob Clark, 1974) au très réussi Krampus (Michael Dougherty, 2015).
La principale limite du long métrage réside néanmoins dans l’alternance mécanique de scènes de violence et de scènes de famille tout à la fois verbeuses et encombrantes, qui n’ont pour enjeux que d’habiller un récit sinon incapable de raconter la moindre histoire. La réalisation s’avère plus publicitaire que véritablement composée, enchaînant les mouvements de caméra déjà vus ailleurs et réputés pour leur efficacité. Quelques idées réhaussent un intérêt fluctuant, à l’instar de la rencontre entre Art le Clown et le Père Noël dans un bar qui joue sur la durée séparant la camaraderie interactive du massacre. Divertissant mais très limité.