Polanski nous propose une adaptation du chef d'oeuvre de Thomas Hardy "Tess d'Urberville" en hommage à sa femme (qui lui conseilla l'adaptation). Et c'est un très beau film qu'il nous livre, en nous embarquant pendant près de trois heures dans le destin tragique de la belle Tess ! Une vrai lutte des classes et lutte sociale perdue d'avance, dans une époque où le statue de la femme la condamnait à n'être que soumise, victime et fautive ! Car il est bien là le destin de Tess, belle petite paysanne qui sous couvert d"ascendance noble va pénétrer un monde qu'elle ne maîtrise pas et qui va la broyer ! plomber sa vie et son honneur, et personne ne va l'aider, surtout pas les hommes qu'elle rencontre, entre un "cousin" bien trop entreprenant qui bafouera son honneur et un époux prisonnier des valeurs de l'époque qui l'abandonnera. Elle va sombrer dans une vie d'errance et de misère avec de très belles scènes qui nous montre que tous tire Tess vers le bas, vers sa condition de petite gens, et qu'elle est condamné à y rester, les plans souvent filmés au raz du sol par exemple, bien ancré dans la boue sous un ciel bas et sombre qui l'écrase, réellement un monde sans issue ! et c'est pour sauver sa famille qu'elle finira par accepter les avances insistantes du cousin indélicat ! Le mari reviendra et tentera de regagner l'amour de sa femme, il la retrouvera, réveillera l'amour de Tess au point qu'elle se libérera définitivement du cousin opportuniste pour fuir en épouse jusqu'à son destin final... Une histoire d'amour tragique vécue par une trop honnête Tess qui par idéologie sociale ne fera que subir une vie qui ne lui épargnera rien, vraiment rien...