Comédien et scénariste de talent, Pascal Elbé passait à la mise en scène en 2009 avec "Tête de turc", premier essai sous forme de film choral, proche du "Collision" de Paul Haggis et du cinéma d'Inarritu, avec un soupçon de James Gray.
Posant un regard avant tout humain et jamais lourd, jamais donneur de leçon, Elbé observe les conséquences d'un geste gratuit, infiniment stupide mais qui aura des répercussions immenses sur une poignée de personnages, allant même jusqu'à faire des vagues dans la sphère politique d'un pays constamment sur le fil du rasoir.
Malgré quelques maladresses inhérentes à un premier film, Elbé s'en sort avec les honneurs, faisant preuve d'une maîtrise évidente du média, allant directement à l'essentiel, livrant un film relativement court mais fort, tragédie grec des temps modernes portée par un casting impeccable (même si Ronit Elkabetz a tendance à en faire un peu trop), s'achevant sur le puissant "Omur sayaci" de Replikas.