C'est bien simple, je n'avais jamais de ma vie été aussi marqué et ému par le cinéma.
J'y suis allé par hasard, et en suis ressorti bouleversé. Ce noir et blanc, au lieu de créer une distance, nous rapproche finalement de ce scénario prenant, et le contraste avec les flashbacks colorés fonctionne parfaitement. Plus que tout, c'est la lumière qui est omniprésente dans ce film et on ne peut passer à côté. La scène finale consacre la crainte de cette lumière, de cette couleur, qui nous fait adorer cet appartement immaculé, et ce Tetro rêche.
L'identification au jeune marin est totale : comme nous, il ne connaît pas cette vie argentine, ce rapport à l'art qu'a Tetro, magnifiquement incarné par Vincent Gallo (profitons-en, il met de côté son narcissisme dégoulinant). Il ne faut par contre pas aller voir ce film pour découvrir l'ambiance urbaine argentine, mise considérablement à part au profit de ce scénario, cette lutte entre des personnages marqués, marquants.
Film n°1 de mon top 10. Je crains la seconde vision.
Ah, si Coppola avait toujours été aussi riche...