Retrouver Michel Houellebecq face à la caméra de Guillaume Nicloux cinq après le film qui racontait le fameux enlèvement de l'écrivain, en voilà des retrouvailles. Celles-ci laissent présager de purs moments d’incohérences. L'absurdité qui découlait de cette première rencontre révélait un véritable acteur comique, Michel Houellebecq. Oui c'est difficile à croire mais Houellebecq a un fort pouvoir comique. Dès l'ouverture de Thalasso le réalisateur renoue avec le ton du précédent film, mais contrairement aux premières péripéties de l'écrivain, l'humour ne s'améliore pas à mesure que les minutes défilent. Il se délite peu à peu, il faut dire que l'on sent un peu trop dans ce film la volonté qu'a Nicloux de chercher à amuser. Pour cela il écrit tout un tas de dialogues qui se veulent absurdes. Cette volonté d'être drôle tombe souvent à côté. Lorsque Depardieu parle de la bite du gars qui aurait gelé suite au traitement par la cryogénie, ça se veut décalé, mais ça n'amuse pas. Si voir Houellebecq amuse par moments, on sent que Depardieu joue, l'écho à sa vie est pourtant présent tout au long du parcours, mais il ne laisse pas l'homme prendre le pas sur l'acteur. Et les seconds rôles ont comme dans le précédent volet gardé leur jeu d'acteurs amateurs. Ils assissent la plupart du temps aux échangent des deux stars du film. La barrière entre les personnages de fiction et les hommes que sont Houellebecq et Depardieu dans la vie est fine. Les deux hommes, parlent de la mort, de leur perte de dents, de l'amour qui ont pour l'alcool, enfin de tout ce qui les caractérise. Si Nicloux a certainement dû laisser des moments d’improvisation à ces deux acteurs, ils ont l'air moins présent qu'ils ne l'étaient dans la précédente histoire. Tout semble trop écrit, et la part d'improvisation était bien la chose qui était la plus forte lors de la première rencontre. S'il y a deux vrais personnages à l'écran, ils ne sont suffisamment bien exploité par le réalisateur pour emporter le film.