Cinq ans après les faits de l'enlèvement de Michel Houellebecq, l'écrivain se trouve en thalassothérapie sur les cotes normandes. Appréciant peu le régime qui lui est imposé, il retrouve dans l'établissement Gérard Depardieu lui aussi en cure. Ses trois ex ravisseurs devenus ses amis reprennent contact, ils ont besoin de lui.
Thalasso est une comédie française de Guillaume Nicloux de 2019.
Thalasso est une film original que le spectateur pourra adorer ou détester, les 2 acteurs principaux étant déjà assez clivants. La réalisation est archi sobre, le propos parfois réaliste (élections présidentielles de 2017 pour lesquelles Houellebecq aurait souhaité être candidat...) mais aussi mystique (La vie après le mort..).
Nicloux commence Thalasso par la séquence de la conclusion filmée de L'enlèvement de Michel Houellebecq. Celui-ci déclarait en 2014, prémonitoire: "Le climat est insurrectionnel, je rêve d'une insurrection. La France n'est pas une démocratie, contrairement à la Suisse". Repris à l'entame de Thalasso après l'épisode des gilets jaunes, ce passage prend une résonance toute particulière. Cela change un peu des analyses complaisantes de BFM ou LCI...
Les 2 protagonistes du film partagent l'amour du vin et de la bonne chère mais n'ont pas, à priori, beaucoup en commun. Pourtant, l'alchimie fonctionne très bien entre un Houellebecq ronchon et cérébral et ce jouisseur de Depardieu.
Le film bourré d'anecdotes (carrière de Depardieu, Houellebecq revient sur les causes supposées de son enlèvement dont le commanditaire serait François Hollande, soins dentaires..) laisse place parfois à des moments émouvants (Houellebecq, la larme à l'oeil, expliquant qu'il croit à la vie après la mort et qu'il aimerait retrouver sa grand mère décédée) ou authentiques (En cas d'élection au scrutin présidentiel, Houellebecq voudrait réformer le mode de scrutin et faire procéder à l'élection des juges...)
Le film part parfois en "live" avec la présence supposée de Sylvester Stallone (nu?) sur la plage de Cabourg (son "sosie" mesure 2 mètres!) et le départ de Ginette à 80 ans (qui quitte Dédé) pour un inconnu de couleur au strabisme prononcé de 40 ans.
Pour résumer, on est pas très loin de l'esprit de l'émission Grolandstat ou des films de Delépine/De Kervern.
Thalasso est un divertissement cash et parfois picaresque aux antipodes, et ça fait du bien, du politiquement correct.
Si vous n'avez pas tout compris dans ma critique, c'est un peu normal, elle est à l'image du film..."perchée".
- La phrase titre est une citation de Houellebecq, elle n'exprime en rien une désaffection personnelle.
Ma note: 8/10