Dindes Dingues Dong !

Thanksgiving – La Semaine de l'horreur est un bon petit slasher et vraiment une bonne surprise. Ceci étant dit on pourrait presque s’arrêter là mais je vais tout de même étoffer un peu ma critique. Seize années après la fausse bande annonce présente dans le film Grindhouse , Eli Roth signe donc la version longue et bien réel cette fois ci du film Thanksgiving. Au passage le réalisateur de Hostel, Cabin Fever ou Green Inferno, que j'apprécie moyennement, signe sans doute pour moi son meilleur film.

Thanksgiving – La Semaine de l'Horreur nous raconte une histoire située à Pittsburg , une ville qui s'apprête à célébrer l'action de grâce plus communément appelé Thanksgiving. Mais cette année et un an après une horrible tragédie survenu lors du Black Friday local, un tueur semble vouloir accomplir une terrible vengeance.

Thanksgiving – La Semaine de l'Horreur est un pur slasher qui renoue avec la tradition des tueurs associés à des fêtes du calendrier. On a connu les tueurs de la saint Valentin, de noël, du premier avril, de Halloween ou la fête des mères. Eli Roth et son scénariste Jeff Rendel choisissent cette fois ci une date lourde de symbole puisqu'il s'agît à la fois de célébrer le jour de grâce et d'en dénoncer les dérives mercantiles et consuméristes liées aux orgies commerciales du black friday. Le film s'ouvre d'ailleurs sur une séquence assez méchante, critique et féroce transformant une foule de consommateurs imbéciles en une horde de brutes aveugles et meurtrières que ne renierait pas ce bon George Romero. Premier bon point positif donc , Thanksgiving – La Semaine de l'Horreur sans être un film à thèses n'est pas qu'un énième slasher bas du front, le film possède aussi un peu de fond et de sens et on ne va pas s'en plaindre. Mais le film d'Eli Roth est surtout un slasher carré et super efficace avec de nombreuses mises à mort bien gore, un soupçon d'humour noir mais dieu merci aucun discours méta ou ricanant du genre lui même. Thanksgiving – La Semaine de l'Horreur est un slasher très premier degré et ça fait franchement du bien de voir un film qui respecte à ce point le genre qu'il investit sans se sentir obliger de donner des grands coups de coudes complices aux spectateurs. Quant aux personnages ils ne sont certes pas d'une grande profondeur ni richesse psychologique mais ils ont au moins le mérite d'exister à l'écran et de ne pas être uniquement des figurants qui hante le film en attendant de passer de vie à trépas. Dans le même ordre d'idée l'aspect thriller du film avec ses nombreuses fausses pistes et ses coupables trop évident ne révolutionne strictement rien mais reste suffisamment ludique pour que l'on se prête au jeu de qui c'est qui se trouve derrière le masque ??

Alors bien sûr on pourra peut être regretter que le film ne s'inscrive pas dans la veine plus grindhouse, sale et méchante de sa fausse bande annonce de 2007 mais pour moi ce n'est pas vraiment un problème et j'ai presque envie de dire tant mieux. Eli Roth a viré tous les artifices visuelles (grains, rayures, sauts d'images ...) pour nous livrer un film propre et de son époque. Et j'ai tellement vu de film post Grindhouse qui se contentait des ces quelques artifices visuelles pour tenter d'avoir l'air cool que j'ai finit par avoir une relative aversion pour le procédé . La fausse bande annonce carburait aussi à une sorte de provocation adolescente basé sur des allusions sexuelles qui sont absentes du film dans sa forme définitive et là encore ça ne me semble pas être une mauvaise option. Le seul petit regret par rapport à ce faux trailer c'est que le film perd un peu en inconfort un peu craspec tout ce qu'il gagne en propreté visuelle et en efficacité.

Thanksgiving – La Semaine de l'Horreur est vraiment un bon slasher, un film qui s'est débarrassé de tous les artifices possibles (cynisme, discours méta, fausse posture visuelle, provocation) pour revenir à l'essentiel du genre sans le moindre artifice. C'est conforme aux codes du genre, c'est carré, bien exécuté, gore et efficace et c'est pour moi le meilleur film de son réalisateur.