Dinde mal farcie

À leur corps défendant, les reboots des sagas Halloween et Scream ont surtout confirmé l'anachronisme du slasher à notre époque. Nul doute qu'il aura droit à une réinvention mais ce ne sera pas pour aujourd'hui. Eli Roth ne tentera même pas le coup avec Thanksgiving - La semaine de l'horreur. Il faut bien se rappeler que tout cela provient d'une fausse bande-annonce intercalée dans le programme Grindhouse Boulevard de la mort/Planète Terreur. Partant de là, ne pas s'attendre à autre chose qu'un petit plaisir coupable. Et même là, pas sûr que le film remplisse son contrat.

Alors que le début, méchamment fendard, annonce une satire carnassière et sale gosse envers les grandes manifestations mercantiles (le Black Friday), la suite confirme qu'Eli Roth ne dépassera pas la petite blague. Tout comme il ne sortait jamais des eaux tièdes avec Knock Knock et du vigilante fadasse avec Death Wish. On pourra sourire à deux-trois gags sadiques (la reconnaissance faciale), se moquer un peu de cette bande de lycéen archétypale ou exécutions gores, mais la question demeure : à qui s'adresse Thanksgiving ? Les fans du slasher connaissent trop bien les codes pour se laisser embarquer. Et la parodie en plus d'être moyennement comique arrive assez tard. Le cul entre deux chaises, le film n'est ni honteux ni agréable. Simplement désuet.