That Cold Day in the Park par Maqroll
Après une multitude de séries TV et de courts métrages, Robert Altman, alors âgé de 44 ans, tourne son deuxième long-métrage, juste avant M.A.S.H., qui lui apportera la notoriété et la reconnaissance planétaire. Film intimiste, au contraire de plusieurs œuvres d’Altman qui comptent des dizaines de noms au générique, That Cold Day in the Park eut un retentissement très mineur puisqu’il ne fut même pas diffusé sur les écrans français et que son titre ne fut pas traduit. Il s’agit pour la plupart du temps d’un affrontement à deux personnages. Une célibataire bourgeoise et névrosée recueille - par une froide après-midi dans un parc, d’où le titre - un jeune marginal qui, ravi de cette aubaine et curieux de la suite, se laisse « adopter » en silence. On pense plus d’une fois au Losey de The Servant pour l'étude de la lutte des classes, mais on est loin du compte au niveau du talent. Le film souffre en effet de plusieurs défauts majeurs. La progression de l’action est très lente, défaut principal et récurent d’Altman, même si la force des personnages et l'étude psychologique de leurs actions est très juste. Le film souffre surtout d’un manque de rigueur au niveau du scénario qui fait que certains aspects pourtant majeurs (notamment la relation incestueuse du jeune homme et de sa sœur) sont à peine effleurés. La fin, après une séquence un peu Grand-Guignol, est à la mesure du film, intime et secrète… Question référence, on pense aussi, à Deep End, tourné la même année et qui conte également les émois sexuels d’un couple composé d’une femme mûre et d’un très jeune homme… Au total, on a un film curieux, non dénué d’intérêt, qu’il faut sans doute voir pour apprécier le reste de la filmographie de cet auteur très inégal.