Tout d’abord, il convient de dire que le nombre de sketch de bonne qualité semble avoir considérablement baissé dans cette anthologie. Je n’ai relevé pour ma part que Capital Punishment et Wish. Les deux seuls m’ayant conquis, le premier pour son petit côté La Chasse poussé à son paroxysme question violence (en fait, c’est la chasse sans les erreurs qui me l’avaient fait détesté), et l’autre parce qu’il se révèle être un authentique trip malsain de mauvais goût. On reconnaît bien là la patte des auteurs de l’indigeste Manborg ou de Father’s day, on tient là un cauchemar, inspiré de classiques pubs de jouets, qui font vivre à deux gamins un véritable enfer gratuit, simplement pour le plaisir du mauvais goût. La violence de cet univers et l’agression visuelle qu’il constitue se révèlent être des atouts de poids qui marquent considérablement le spectateur, en faisant de loin le meilleur court de la sélection. Deux autres ont provoqué le doute en moi, par de bons éléments qui ne mènent hélas nulle part. Deloused (de robert Morgan) entre autres, mais le style de l’auteur, en pâte à modeler, m’a toujours laissé confu. Son univers est d’un glauque absolu, mais ses visions n’ont pas de limites, les personnages sont en perpétuelle évolution formelle, et si cela n’a aucun sens, il est toujours impossible de prévoir ce qu’il se passera. Ici, quelques inspirations hellraiserienne en prime. Il y a également Knell, qui part dans une excellente ambiance de fin du monde généralisée (avec un petit côté guerre des sexes), et… qui s’arrête là. Bon début, mais pas de fin. Donc mauvais ?
Certain comme Equilibrium ou Grandad jouent l’humour (ici, gay friendly et régressif). Certains ne méritent aucune considération (Jesus, cliché du gay friendly tapant les religieux intolérants sans faire le moindre effort, Masticate, mix entre l’intro de Zombieland et Very Bad Trip). D’autres se révèlent simplement ratés, malgré leur potentiel (je pense à Falling, qui assurait une petite confrontation entre palestinien et israëlienne, ou à Legacy, qui voulait revenir au vaudou ancestral, ou à Utopia de Vicenzo Nathali). On pourra aussi retenir la vision gorrissime de Zygote qui met en scène un accouchement n’ayant pas lieu par les voies naturelles. Quant aux lettres qui manquent, elles ne m’ont pas semblé d’un intérêt fabuleux. Autant se contenter de chercher les autres sur youtube, les meilleurs y atterriront sans doute. Constat néanmoins assez dramatique pour une anthologie de cette taille, qui n’est pas parvenue ce coup ci à assurer un niveau global décent. Ca commence à sentir le roussi pour le retour des films à Sketch…
Voracinéphile
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le 7 nov. 2014

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