Une sale Histoire
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le 6 nov. 2015
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J'ai vu ce documentaire dans le cadre d'un échange sur le forum de jeuxvideo.com que je ne peux que vous conseiller et je copie ici ce qu'initialement devait être un petit avis posté directement sur le forum. Au final ça s'est transformé en petit pavé.
Les échanges cinématographiques de JVC
Je trouve toujours ça compliqué de proposer des documentaires, surtout quand ils sont sur un sujet aussi précis que celui là. La plupart des documentaires demandent une curiosité de la part du spectateur pour pouvoir être apprécié. Et là le sujet me laisse de marbre.
Heureusement on ne parle presque jamais du sujet !
Mais j'aurais pu être agréablement surpris, cependant je n'aime rien dans ce documentaire. Ni la forme, ni le fond. Le sujet aurait pu être très intéressant, surtout qu'il ne se veut pas didactique, entre autre en s'intéressant à l'acte de tuer, ce que ça fait. Mais non, le documentaire passe deux heures quarante (je l'écrit en lettre, ça fait mieux ressentir le temps passé devant) à montrer des êtres stupides qui sont devenus violent dans un cadre précis (mais qui ne sera jamais montré) et dont le cinéma américain a été d'une grande influence. Faisant ainsi des méthodes de mafieux dans des films des modèles à suivre pour de jeunes tueurs.
Si la forme a ces moments intéressants (j'ai trouvé la scène d'ouverture très intéressante) malgré sa longueur indécente (car la longueur dessert le propos, le réalisateur avait bien fait comprendre ce qu'il avait à dire au bout d'une heure) le fond, lui, je le trouve vraiment abject et me rappelle ces débats intemporels qui m'exaspèrent à chaque fois, même si généralement plutôt rattachés à des débats sur la perversion de la jeunesse.
Le rock, les comics, le metal, le cinéma d'horreur, le punk, les jeux vidéos, le hip hop (non non, je m'arrête là, je ne vais pas faire une liste de tout les styles musicaux), internet, etc... Chaque génération a ses combats, ses démons, qui ont pervertis la jeunesse et créé une violence. Je ne peux pas m'empêcher de voir un parallèle très malsain dans ce documentaire entre ce que j'évoquais plus haut et l'influence du cinéma chez ces tueurs.
Et le tout sa cache derrière une fausse objectivité qui est brandit par le réalisateur à plusieurs reprises. Car oui ce documentaire met en avant une manière de filmer objective, comme si la caméra n'était que spectatrice. Bien sur ce n'est pas le cas et prétendre faire un documentaire objectif tiens de la chimère et de l'idiotie. Le principe même de l'objectivité dans toute forme d'art est idiote, car cela demanderais un manque de personnalité/conviction qui est totalement contre productive. Mais là n'est pas le débat vu que la production, entre autre ce montage malhabile, appuie lourdement le fond du film. Et vous l'aurez compris, appuyer le fond au détriment de la forme n'a fait que renforcer mon ennui et mon malaise devant le film.
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Créée
le 29 mars 2015
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