Œuvre théâtrale jouée par la troupe amatrice formée par le publicitaire Shinya Tsukamoto au début des années 1980, The Adventures of Denchu Kozo devint un moyen-métrage en 1987 sous l'égide de l'apprenti cinéaste nippon. Inspiré par les univers cyberpunk de William Gibson et de Bruce Sterling, mais également par le cinéma de David Cronenberg et de David Lynch, en particulier Eraserhead, Tsukamoto aborde une voie située entre l'underground et l'expérimentation sans se soucier une seule seconde des règles cinématographiques. Après avoir réalisé plusieurs métrages semi-professionnels tournés en 8mm, dont le remarqué Futsû Saizu No Kaijin, Tsukamoto délaisse finalement la publicité pour se consacrer entièrement au cinéma et crée dans la foulée Kaijyu Theater, sa propre boite de production.
Denchu Kozo est un adolescent harcelé par les élèves de son lycée à cause d'un handicap : il est né avec un poteau électrique dans le dos. Pour échapper à son calvaire quotidien, il traverse le temps et découvre un futur où les vampires règnent sur la ville. Grâce à son poteau, Denchu va pouvoir livrer un combat sans merci contre les goules...
Ode à la différence, surréaliste et inventif, The Adventures of Denchu Kozo se voit programmé dans divers évènements cinématographiques, dont le prestigieux PIA FILM Festival qui mettra également en valeur des cinéastes tels que Sion Sono ou Shinobu Yagushi. Pour l'heure, Shinya Tsukamoto bénéficie d'un impact qui va lui permettre de se professionnaliser grâce à cet étrange moyen-métrage complètement barré qui allie tout autant SF et fantastique.
Véritable tour de montagne russe aux effets spéciaux artisanaux, chaotique et totalement folle, cette œuvre, à l'instar de Futsû Saizu No Kaijin, annonce ouvertement la furieuse aliénation à venir avec Tetsuo. À découvrir de toute urgence afin de mieux cerner les premières obsessions de ce Maître absolu du cinéma japonais transgressif.