The Amazing Spider-Man par Pierre Rapeau

Spider-Man a toujours été mon super héros favori. Depuis tout petit, alors que je ne pouvais voir que quelques épisodes de la série animée sur TF1 et que je recherchais Spider-Man Magazine "l'adaptation des dessins animés" dans les kiosques.
Faute de le trouver, on m'a remis un comics Spider-Man. Un vrai. En plein durant la période des clones: faut voir le choc pour un môme.

Puis les années ont passés. En 2002 : premier film de Sam Raimi. Je me rappelle avoir trippé comme jamais au cinéma, peu avant la diffusion de Final Fantasy Les Creatures de l'Esprit à Perpignan, alors que passait la bande annonce de Spider-Man avec encore le World Trade Center. A paris, je l'ai regardé des centaines de fois avec mon meilleur pote d'enfance: et alors qu'on voyait Spider-Man se balancé à toute vitesse au bout de ses toiles, Teddy et moi n'avions plus les pieds sur Terre.
Après avoir revu une deuxième ou troisième fois ce premier film à Soulac Sur Mer, je me baladais seul dans la ville et punaise... Je rêvais, mec. Une production Hollywodienne me faisait rêver.
J'adore ce héros, je ne recherche pas la noirceur d'un Batman (que je sais apprécier cependant), je recherche ce monte en l'air vivant tragédie sur tragédie sans s'y enfermer; se battant sans cesse contre un destin qui lui sera forcément tragique pour lui et ses proches.
Difficile à exprimer dans un article que je veux critique du nouveau film, mais comme le docteur (Dr Who) je retrouve en cet héros un optimisme et une luminosité au travers des moments tragiques qui me plaît et me parle.
Dix ans après le film de Raimi, je retourne dans une salle pour redécouvrir cet héros. Et alors que je n'étais pas automatiquement disposé à apprécier ce film "Après Raimi", j'applaudis haut et fort Marc Webb.
Tiens, d'ailleurs sympa l'ambiance de cette avant première où la moindre apparition de Spider-Man faisait naître une salve d'applaudissement et d'ovation au grand rex !
Bon, allez il est tard et j'ai créé un tumblr pour écrire mes avis "à chaud" sans retouches. Alors je vais commencer par quelques défauts du film SANS SPOILERS. Marc Webb mime Raimi : on se retrouve avec deux ou trois scènes copiés collés de la précédente trilogie. Bof. On s'en serait passé, on aurait préféré du neuf. D'autant plus quand ce sont des scènes déjà décriés dans la précédente trilogie (ça m'avait même assez choqué dans le premier film de Sam Raimi et heureusement, c'est beaucoup mieux intégré dans The Amazing Spider-Man). La musique elle aussi, ne sait pas trop où se placer. On retrouve une filiation évidente aux thème de Dany Elfman sans en avoir la carrure. Du coup, si elle s'intègre particulièrement bien aux moments calmes, elle a plus de mal à nous donner le vertige lors des scènes de vol de Spider-Man. Autre soucis, et peut-être le plus ennuyant: Marc Webb rate totalement une scène primordiale de la mythologie de l'araignée. Mal amenée, mal filmée: c'est plutôt regrettable. Et là, on peut tendre le carton rouge et dire : "tu vois, Sam Raimi l'avait vraiment réussie LUI". Ok. Ça sera vraiment la seule et unique fois qu'on dira ça, car tout le reste est réussie.
Marc Web sublime l'araignée au cinéma et surtout caractérise Peter Parker / Spider-Man de façon juste envers le monde dépeint cinématographiquement et le personnage des comics. Punaise, enfin Spider-Man retrouve la pêche et la gouaille qu'il n'avait pas dans les films de Sam Raimi (à l'époque, son seul fait d'arme notable était dans le troisième film une réplique à l'homme sable : "Il y a un nouveau shérif en ville" ... ... Moui). Ce Spider-Man est bavard, drôle, dynamique ! Sans tomber dans l'excès, on reconnaît justement l'adolescent qui se lâche lorsqu'il met son costume de super héros et qui ne se contente plus d'ironiser comme dans sa vie civile. Et mieux que ça: chaque mouvement de l'araignée, sa façon de se battre et de se déplacer est le reflet de ce caractère. Vif et pourtant brouillon, rapide et maladroit. Instinctif. Quelle pêche ! Et si les scènes d'action restent peu nombreuse, elles sont énergiques et joliment chorégraphiés. Et rien que ça, rien que de retrouver le héros des comics : le contrat est remplie par Marc Webb.
Mais le réalisateur et les scénaristes ne s'arrêtent pas là : le scénario est bien trouvé, ménage ses personnages en les dévoilant au compte goutte et prends le temps (encore une fois) de bien caractériser chaque rôle. Même ceux qu'on ne voit pas ! Savoureux et prometteur, sans jamais être frustrant. Si le scénario trahis le comics à certains moments, ce n'est que pour mieux lui rendre hommage ensuite. Vraiment chouette. ET CETTE SCÈNE D'APRES GÉNÉRIQUE : )
Ah, et la toile d'araignée est réussie. Ouip, ouip.
Bon, il est tard. Que dire. Les acteurs sont géniaux, l'histoire est géniale, la réalisation (direction d'acteurs compris) rate quelques coches mais assure des moments d'une justesse folle. Pour moi, le contrat est remplis. C'est mon héros. C'est Spider-Man, plus en forme que jamais, plus "beau" que jamais. Je marche.
Et j'ai beaucoup parlé de la redite de certains passages de ce film par rapport à l'ancienne trilogie: il reste cependant des points de divergence essentielles. Raimi prenait de la hauteur par rapport à Peter Parker, un recul qui rendait le personnage de Spider-Man plus iconique et qui permettait de rire de Peter Parker. Ce n'est pas le cas de Mark Webb qui s'attache corps et âme à écrire son personnage comme Bendis le fais dans l'univers Ultimate: de façon plus linéaire, mais aussi peut-être plus sensible et plus proche du spectateur. Et si le personnage fais preuve d'un optimisme à toute épreuve chez Webb, ce film et ceux à venir s'annoncent plus pessimistes que ceux de Raimi. Beaucoup plus proches du comics.