Difficile de justifier un reboot aussi rapide quand Sam Raimi avait déjà laissé une empreinte, si ce n'est qualitative, du moins indélébile sur l’univers de Spider-Man. Pourtant, Marc Webb tente de réinventer la formule en donnant plus d’importance aux origines de Peter Parker, sans vraiment réussir à s’émanciper du schéma préétabli.
Si cette version apporte une meilleure exploration de l’enfance de Peter, elle peine à se démarquer. En reprenant pratiquement à l’identique le récit initiatique de l’homme-araignée et le déroulé des 3 premiers opus, le film manque cruellement d’audace. Ce sentiment de redite est d’autant plus frustrant que les CGI, notamment dans les scènes aériennes, offrent un vrai frisson. Accompagner Spidey dans ses balancements fluides à travers la ville est une réussite visuelle, et on aurait aimé que le film s’appuie davantage sur cette dynamique. Malheureusement, le constat est bien plus amer du côté du Lézard, dont les CGI sont tout bonnement affreux.
Le casting, quant à lui, souffre énormément de la comparaison. Rhys Ifans peine à donner à Curt Connors la même intensité que Willem Dafoe dans l'original. Emma Stone incarne une Gwen Stacy bien trop superficielle pour exister en tant que personnage à part entière. Andrew Garfield, s’il insuffle un côté plus impertinent à Peter Parker, surjoue parfois sa naïveté, là où Tobey Maguire trouvait un équilibre plus naturel. Quant à Sally Field, elle peine à marquer les esprits en Tante May.
En définitive, The Amazing Spider-Man n’apporte que peu d’arguments en faveur de son existence. Si la mise à jour visuelle fonctionne par moments, le film reste divertissement correct, mais sans réelle valeur ajoutée.