Comme le premier, c'est un peu chaud de juger cet Amazing Spider-man 2 sans parler du bordel qu'il y a eu autour. On est en 2014, les droits de Spider-man sont toujours sur la tangente et Sony se dit que puisqu'ils ont les droits, autant faire leur propre "cinematic universe" en parallèle de celui du MCU au lieu de faire une suite de films comme initialement prévu.
Sauf qu'ils ont placés encore une fois la charrue avant les boeufs et au lieu d'y aller progressivement, ils se disent qu'ils vont tout teaser en un seul film, planter les graines d'un futur Sinister Six (qui n'arrivera pas) voir de films Venom (qui arriveront.) Mais AUSSI l'envie que le film Spider-man 2 soit une oeuvre qui soit seulement une suite au premier bouclée, parce qu'en fait, Disney va ptet récupérer les droits.
Du coup, on se retrouve avec un film bancal... mais parfois plus satisfaisant que le premier. Déjà, parce qu'on sent qu'ils ont appris des critiques du premier opus et qu'ils ont arrêtés de faire de Spider-man un personnage sombre mais le super-héros fun que New York adule. Et c'est d'ailleurs visible dans la scène d'intro où il doit empêcher une cargaison de produits chimique d'être détournée C'est même intéressant au début que le personnage d'Electro soit un fan de Spider-man déçu, même si au final, cet arc n'a pas tout le potentiel qu'il aurait pu avoir.
Autre bonne idée : laisser tomber le lycée et avoir Peter Parker qui est un adulte dès le début du film... même si au final, celui-ci se déroule durant les vacances d'été et que sa seule interaction avec le Daily Buggle soit un échange de mail. En parlant de ça, la romance avec Gwen Staci est super bancale, ceux-ci ne cessant de faire des va et vient et le scénariste ayant toujours ce côté "le stalking c'est romantique." Après, on a quand même une scène sympa dans un placard à balais, mais bon, c'est toujours pas ça. Et le film nous file enfin ce qu'il nous avait teasé dans le premier film en donnant enfin plus d'informations sur la mort des parents de Spider-man... même si cela confirmerait que seul Peter Parker peut développer des pouvoirs une fois infecté par une araignée (et là... ça nique toute la philosophie du personnage.)
Niveau ennemis, on a Electro et le Bouffon Vert/Harry Osborne tous venus d'Oscorp qui est devenue une sorte de "fabrique à transformer les gens en ennemis de Spider-man." (En partie volontairement, en partie parce qu'ils sont trop cons pour gérer les normes de sécurité ou le renvoi de leur PDG.) L'arc d'Electro n'est pas illogique, notamment une bonne partie du film où celui-ci est bien plus une victime qu'un super-vilain. Hélas, plus le film avance plus le personnage devient dénué de but et l'affrontement final a beau être visuellement cool, sa mort intervient parce qu'il faut bien le tuer.
Et y a le retour de l'intrigue sur Harry Osborne, à la fois ennemi et super pote de Spider-man. J'ai un peu de mal avec ça, parce que c'était déjà une histoire que les trois premiers films racontait et qu'on est dans une version accélérée de celle-ci (mais sans la rédemption d'Harry.) Ce qui me gène étant cette amitié sur le papier n'était pas idiote (les deux gamins avaient leur parents qui bossait dans la même boite) mais celle-ci ne marche sur une seule scène (où les deux discutent sur la plage) et Harry qui devient très vite toxique (c'est un trademark du personnage la bouteille de sky ?) Alors, ça marche si on aime l'exagération façon soap (Dane DeHan a une pure tête de connard) mais on se demande vite pourquoi Peter veut le garder comme pote ou pourquoi il se fait chier à venir chez lui déguisé en Spider-man. Après, on sent que les producteurs avaient surtout envie
de reproduire la mort iconique de Gwen Stacy.
Après, quitte a faire d'Oscorp une fabrique de méchant, ils sont amusés à faire que chaque employé qui y travaille soit un méchant de Spider-man. Du coup, c'est rigolo, vu qu'ils ont tous des noms de mecs dangereux (Kafka) et ça donne vraiment un côté bien plus comic-book à l'ensemble. Après, l'idée c'était aussi d'introduire des personnages pour la suite et c'est un peu maladroit, la secrétaire d'Harry Osborne est très présente et qu'elle connait des secrets alors qu'elle n'a pas vraiment de rôle dans le film. (Apparemment c'est Catwoman.... heu... ce-personne-totalement-original-qu'est-la-Chatte-Noire.) Par contre, on ne comprend plus trop qui contrôle tout ça : normalement ça devrait être Harry mais il est désavoué par trois connard au milieu du film. C'est d'ailleurs extrêmement mal fait (vous pouvez pas virer votre PDG comme ça les mecs...). Après son départ, ça doit être une usine à méchant autogérée.
Et au final, on apprend qu'il y a un mec qui chapeaute tout ça dans l'ombre, sans doute pour teaser sur la suite et sur le fameux Sinister Six. Mais du coup, qui est-il, pourquoi ne s'est-il pas opposé à la destitution d'Harry et surtout pourquoi fait-il ça ? On ne le saura jamais.
Bon, autant le dire, la fin du film est marquée par le manque de courage des producteurs.
L'idée était de faire de la mort de Gwen Stacy un pivot de cette trilogie et de montrer à quel point ça va marquer Spider-man. Bon, ça rend d'une part la mort du père Stacy dans le premier opus totalement inutile, mais surtout ils ne voulaient pas finir le film sur une note triste ou sur une porte ouverte. (Alors qu'on a quand même eu 4 films Spider-man sur 5 montrant un enterrement dans son dernier quart d'heure.)
Ils ont montrés qu'après 5 mois de deuil, Peter Parker reprenait le costume pour sauver un petit nenfant (scène passablement débile au passage.) Ce qui fait que Peter n'a porté le deuil de Gwen que 3 scènes et on sent que le troisième film aurait annulé cette évolution du personnage et le faire rétropédaler, ce qui est déjà assez nul (mais c'est AUSSI ce qui se passe avec ce film où la décision de Peter de ne plus sortir avec Gwen est annulé à la fin du film précédant pour être reprise dans le premier quart d'heure.) Mais sans suite, c'est pire, ça donne l'impression que la conclusion des deux films s'arrête sur un "ouf ça va en fait."
C'est même encore pire quand j'y pense : tout le film montre que Spider-man est un peu un connard de laisser Gwen en plan, qu'elle peut l'aider (et c'est ce qu'elle fera contre Electro) mais la fin nous montre qu'en fait... il avait raison depuis le début et qu'il fallait pas qu'il la revoit.
Mais ça reste bien filmé, plus fun à voir que le premier vu qu'on passe moins de temps sur des intrigues plombantes et Sally Field est impeccable malgré son peu de temps d'apparition. Bref, j'ai passé un moins mauvais moment que le premier, mais ça n'en fait pas un bon film pour autant.
Bon, j'en ai fini avec cette "doomed timeline."