De par sa fadeur ambiante, The Amazing Spider-Man semblait crier au monde entier sa flamboyante inutilité, reboot mis sur les rails par Sony dans le seul et unique but de conserver les droits de la franchise. Ce second volet vient confirmer ce triste constat, d'autant que sa réception critique catastrophique mènera le studio à abandonner les suites et le spin-off voulu par Marc Webb au profit d'un tout nouveau projet en collaboration avec Marvel permettant enfin au tisseur de rejoindre les Avengers. Et oui, tout ça pour ça...
N'apprenant visiblement pas des erreurs de Spider-Man 3 (pourtant loin de mériter sa désastreuse réputation), The Amazing Spider-Man 2 multiplie les personnages et les sous-intrigues, bourre son script ras la gueule dans un mélange de bonne volonté et de totale démission. Qu'il s'agisse des interminables roucoulades de Peter Parker et de Gwen Stacy censées mener à un des axes les plus traumatisants du comics (mais qui tombe finalement à plat à force d'être annoncé à grande pompe), de la relation conflictuelle bien trop tardive avec Harry Osborn (pas un hasard si Sam Raimi prenait trois films pour la développer), des bad guys purement fonctionnels (dont un ne pointant réellement le bout de son nez qu'à cinq minutes de la fin) ou du lourd passé des Parker, rien ne fonctionne.
La faute sûrement à de multiples réécritures et à un symbolisme à la con, surlignant à la truelle les habituelles notions de lègue et de sacrifice. Pire, à force de multiplier les saillies humoristiques foireuses (Spidey enrhumé, Spidey qui éteint un feu avec casque de pompier sur la tête, Spidey qui bricole grâce à des topics sur le net...), les scénaristes parviennent à tuer doucement mais sûrement le personnage pourtant si attachant et tragique de Peter Parker / Spider-Man.
Livrés à eux-mêmes, les comédiens font se qu'ils peuvent, c'est à dire pas grand chose. Prometteur dans le premier volet, Andrew Garfield ne sait plus à quel saint se vouer face à un Jamie Foxx tout droit échappé de Batman et Robin. Pendant ce temps-là, Emma Stone et Sally Field viennent honorer leur contrat, laissant le soin à Paul Giamatti de bousiller sa carrière en cinq petites minutes. Reste Dane DeHaan, plutôt pas mal en Harry Osborn mais complètement à la masse en Bouffon Vert.
Pas manchot dans les séquences intimistes (remember son magnifique (500) days of Summer), Marc Webb rate cependant chacune de ses scènes d'action, plus proches d'une cinématique de jeu vidéo, totalement boursouflées d'effets numériques et d'effets de style outrancier. Le montage, chaotique, ainsi que le rythme laborieux (2H15 quand même !), n'arrangent rien.
Pire film de super-héros depuis au moins le premier Wolverine, The Amazing Spider-Man 2 me donnerait presque envie de réévaluer son fade prédécesseur. J'ai bien dis presque.