De fil en aiguille, Webb tisse sa toile...
Je vais le dire d'emblée : après ce deuxième épisode, je suis beaucoup plus convaincu par la vision du personnage de Marc Webb que par celle de Sam Raimi (...pas taper). Sans même parler de Garfield, ô combien plus convaincant que Maguire dans le rôle de Peter Parker, à mon goût. Ici, on (je ?) s'attache au personnage et à son histoire... plutôt que d'avoir envie de lui en mettre deux quand il n'a pas son masque.
Là ou Raimi gardait l'ascendant selon moi, c'est dans la manière de raconter son histoire. Et c'est sur ce point que Webb a fait du chemin entre ces deux opus. Aussi, la scène ratée de la mort de l'oncle Ben dans l'épisode 1, laisse place à beaucoup plus de maîtrise/dramatisme dans les moments charnières de l'histoire du tisseur de toile.
Alors évidement, on n'échappe pas à quelques scènes un peu (beaucoup) cheesy, dignes des meilleurs teen-movies — c'est l'orientation de la série que voulez-vous.
Mais on ne boude pas non plus son plaisir lors des joutes destructrices entre Spidey et ses ennemis, en grand nombre... quoique. Contrairement à ce que l'on aurait pu craindre, Webb a su intelligemment équilibrer son film et le trop-plein de vilains tant redouté par les fans ne se fait (presque) pas sentir — Spidey 3 si tu m'entends. Grâce notamment à une montée en puissance plutôt maîtrisée. On regrettera seulement le bâclage infâme de la genèse du bouffon vert (qui tiendrait dans un GIF...) à l'hôtel du "pas le temps, faut que ça pète !!". C'est d'autant plus dommage, qu'il apporte un dénouement très intéressant au film.
Enfin que dire de la bande son, qui même si elle ne trouvera pas forcément de place dans ma playlist, a le grand mérite de se "sortir les doigts"... et d'avoir une véritable patte / identité (notamment le thème d'Electro). Le duo Pharrell / Zimmer fonctionne donc plutôt bien. Par contre, le thème principal est toujours une catastrophe, digne du générique des Grosses Têtes ; et je ne comprendrai jamais pourquoi SONY et Zimmer ont abandonné le thème des Raimi...
Bref, c'est donc plutôt réjoui après 2h20 d'action, de ralentis et autres money-shots (...et un peu de romance aussi, hein) que je suis sorti de la salle... plutôt agréablement surpris. The Amazing Spiderman 2 n'est pas un bon film, mais n'en est clairement pas un mauvais. C'est un film de super héros moderne, généreux et qui arrive à ne pas se prendre au sérieux par moment (...et ça fait souvent mouche).
Après deux films, on sent que Webb a pris ses marques (attention un jeu de mot se cache dans cette phrase) et sait enfin ce qu'il veut nous raconter... mais surtout comment. Gageons que le troisième opus sera le bon!
P.S. : Cette critique est bien trop longue...