Très attendu et manifestement mieux estimé que son prédécesseur, le second Amazing Spider Man s'avère incapable de faire progresser la franchise. Il faut compter sur trois quart d'heure de mise en place : au bilan, il ne s'est à peu près rien produit sinon un détour à la remise de diplôme avec discours amphigourique de Madame Spider Man. Peu de découvertes, seulement l'introduction d'un personnage (redoutablement inintéressant) avant sa transformation et l'ami de Peter Parker, un riche héritier torturé à la manière de tout grand garçon vivant dans un confort isolé (le beau Spider Man 2 est réformé pour un résultat insignifiant).
Il n'y en aura pas tellement plus au court des 80 minutes restantes, remplies d'affrontements conventionnels quand elles ne sont pas empêtrées dans des intrigues sentimentales inertes. On dirait qu'il s'agit d'imiter le soap commun pour adolescentes mûres, mais que c'est une sorte de passage obligé, de machin à régler. C'est omettre la présentation du complot machiavélique de l'adversaire du super-héros !
De ce côté c'est d'une pauvreté exemplaire. Electro, la créature bleue, n'a aucune intensité. Chacun sait qu'elle a bon fond, que la oilà précipitée sur l'avant-scène sans faire exprès – oh, comme Spidy ! Heureusement les kitscheries de la destinée ne sont pas au rendez-vous. Quand aux vrais méchants, il sont ailleurs, ce sont le sournois docteur Kafka et le Bouffon Vert, seule force malveillante commune aux versions de Sam Raimi et de Marc Webb à ce jour. Que le premier soit expédié est sans importance, en revanche le faible temps de présence du second, ainsi que son ratage complet a une lourde incidence.
La mémoire collective aurait bien mauvais goût si son design hideux et baclé passait à la postérité. Ce Grenn Goblin n'a surtout aucune vertu comparé à celui campé par Willem Dafoe. Quand au noble héros, la maturité lui va mal et malgré ses qualités de jeu, Andrew Garfield ne peut rendre aimable ou estimable un personnage aussi mal écrit. Dans l'ensemble, The Amazing 2 est efficace et comme les précédents, aimable, mais à quoi bon ? C'est un opus d'attente, là pour meubler et venir confirmer, avec nonchalance mais sans se dérober, les belles promesses pour le futur. D'ici là, on aura tout le temps de douter de la validité de cette aventure : la trilogie de Sam Raimi avait-elle besoin d'un reboot ?
Premier : http://zogarok.wordpress.com/2013/01/05/the-amazing-spider-man/
La Trilogie de Sam Raimi : http://zogarok.wordpress.com/2012/06/27/saga-spider-man/