Bon alors, avant toute chose : je suis un fan de Spider-Man. C'est mon super-héros préféré depuis l'enfance. Et ici, cela aura à la fois valeur de qualité et de défaut dans mes propos. Qualité, parce qu'étant très fan du personnage des comics, je suis allé voir chacune de ses adaptations cinématographiques avec des attentes énormes, et que forcément, leurs défauts se sont révélés plus fortement à moi qu'ils auraient pu l'être à d'autres. Je n'aurai donc pas un avis unidimensionnel du style "C'est Spider-Man donc c'est génial". Défaut, parce que malgré tout j'arrive quand même plus facilement à rentrer dans les films, et donc à m'éclater et exagérer les points positifs.
Ado, j'avais adoré les premiers Spider-Man de Sam Raimi. Au fil des visionnages, cette trilogie n'a certes pas perdu de sa qualité à mes yeux, mais j'ai quand même accordé plus d'attention aux défauts qui gâchent un peu les visionnages, notamment quelques moments franchement ridicules, et ce pro-américanisme récurrent absolument dégueulasse (cette scène où Spidey passe devant son énorme drapeau américain avant le combat final du 3 me donne encore des cauchemars).
Après ça, j'étais de ceux qui saluaient l'idée d'un reboot. D'autant que la bande-annonce avait tout pour me rendre déjà conquis, principalement avec un retour aux sources concernant notre héros : Andrew Garfield, pourtant plus vieux que Tobey Maguire dans le rôle, avait bien plus l'air d'un lycéen en pleine crise d'ado; le retour des lance-toiles, ce qui annonçait que cette fois l'intelligence de Peter aurait une meilleure utilité que de lui faire lever la main avec la bonne réponse dans les cours de fac (et ne pas avoir l'idée de noyer un mini soleil qui brûle au milieu d'un fleuve...); le retour de ses railleries pendant qu'il affronte les méchants, l'humour...
Et en sortant du cinéma... Hé ben j'étais très mitigé. Principalement dû à son héros, probablement, que je n'ai pas trouvé aussi attachant que je l'espérait, ainsi qu'à quelques trucs fortement téléphonés (le coup de la machine à balancer un produit dans l'atmosphère, même moi je l'ai vu venir à deux kilomètres...).
Mais, vous vous en doutez après avoir vu la note, ce n'est absolument pas le cas pour celui-ci! Mais que ce film est bon! Quelle éclate! Quel pied!
Commençons par les personnages. Notre héros est enfin complètement ce que j'attendais : le jeune adulte, qui essaye tant bien que mal de concilier une vie d'homme normal, avec sa première grande histoire d'amour, et la vie de sacrifices que lui impose son statut de super-héros. Le monte-en-l'air enfin comique, qui a toujours des vannes à lancer à ses adversaire avant de les étaler. Le petit génie qui passe la nuit à essayer de bidouiller quelque chose qui lui permettra de défaire l'adversaire un peu trop coriace. Et finalement le simple homme qui doit constamment affronter les choix les plus difficiles entre ses responsabilités et ce qu'il voudrait pour lui et ses proches.
Les méchants sont aussi excellents. Mention spéciale a Electro, qui est le véritable adversaire de Spidey dans cet opus (contrairement à ce qu'on a pu en dire, le Green Goblin et le Rhino ont ici plus une valeur de teasing que de vrais adversaires), et qui est parfaitement développé. Certains ont trouvé que son "passage au côté obscur" était trop rapide, mais non : il est préparé depuis les premières scènes où il apparaît. On voit un homme que personne n'estime, qui désire plus que tout obtenir un peu d'attention alors que, visiblement, il n'en a pas reçu depuis bon nombre d'années. Le jour où il reçoit des millions de volts dans le corps, ce qui déjà a de quoi bien chambouler la tête de n'importe qui, il voit toute l'attention de la ville braquée sur lui, pour se la faire reprendre illico par celui qu'il admirait plus que tout. Après autant de chamboulements et un tel sentiment de trahison, ce n'est pas vraiment étonnant que la moindre agression achève de lui faire péter un fusible (haha.) Donc pour moi, c'est tout à fait cohérent et fonctionne à merveille. Et tout ce qui concerne ce personnage est parfaitement géré, mais j'y reviendrai un peu plus tard.
Le Green Goblin arrive, lui, plus tard dans le film, mais étant l'un des adversaires les plus récurrents de Spidey, c'est normal de mettre du temps à le préparer et de lui accorder de l'importance, et je pense qu'il aura de une belle importance dans le prochain film. Là encore il est tout à fait cohérent et... ohhh, mon dieu qu'il est inquiétant dans son apparition lors du combat final! Son design, couplé à ce rire insidieux et malsain m'ont vraiment donné des frissons, et rien que pour ça je l'ai adoré!
Le personnage de Gwen était déjà très bon dans le premier Amazing, et n'a rien perdu de ce côté-là, elle est tout à fait attachante, et son histoire d'amour avec Peter reste intéressante à suivre, même si au bout de la troisième fois (... parce que oui, je l'ai vu trois fois au ciné) on finit forcément par s'en lasser un peu.
Je dois quand même admettre que j'ai parfois trouvé le personnage de tante May un peu surjoué, et j'ai un peu grincé des dents sur son "youpi, l'électricité est revenue à l'hopital, on va pouvoir se rendre utiles en bons citoyens américains", qui m'a rappelé les sombres heures Stars and Stripes de la trilogie de Raimi. Mais c'est un défaut mineur. Et à part ça, tous les acteurs jouent très bien.
L'histoire, je l'ai déjà évoquée. Spider-man continue de poutrer les criminels et de sauver les innocents. Mais il culpabilise encore énormément de voir Gwen, rompant de cette manière la promesse qu'il a faite à son père de la laisser en dehors de tout ça. C'est la partie indispensable de toute adaptation de Spider-man, celle qui montre le mieux ses dilemmes, la difficulté de sa vie de super-héros, qui fait partie intégrante du personnage. Et ici, elle est rondement menée.
A côté de ça, il reste obsédé par la quête de la vérité concernant la disparition de ses parents. Là, j'en attendais peut-être un peu trop, mais si cette partie reste intéressante, elle n'est pas aussi passionnante et pleine de révélations que j'aurais pu l'espérer, et c'est probablement la partie que je trouve la plus faible du film.
Et enfin, de nouveaux méchants font leur apparition : Electro, et le Green Goblin, dont j'ai déjà parlé, et qui vont constituer la partie action à grand spectacle du film.
Et mon dieu que cette action est géniale! Mais quel pied! Comme quoi on peut réaliser aussi brillamment une excellente comédie romantique telle que 500 days of Summer, qu'un blockbuster d'action comme Spider-man!
Visuellement, le film en général, et plus particulièrement les combats, sont sublimes, aidés en plus par la très bonne 3D. L'électricité d'Electro (encore lui, je vous le dit : il est parfait) rend extrêmement bien, et avec l'homme-araignée au milieu de ça, on obtient des visuels absolument dantesques. L'action est parfaitement gérée et tient facilement le spectateur en haleine.
Je m'attarderai surtout sur le combat final qui est l'un des plus énormes qu'il m'ait été donné de voir. Tout y est excellent : la sensation de puissance incommensurable d'Electro est omniprésente, jusque dans la musique (.. électro') qui augmente encore le sentiment qu'il est partout : impossible de ne pas se sentir oppressé pour Spider-man, ce "simple" humain dans son costume fragile qui s'oppose malgré tout à un ennemi à la puissance terrifiante.
La musique thème d'Electro, puisque j'en parle, est géniale et participe énormément à l'intensité de chaque scène où il apparaît. Et ce moment où il participe lui-même à la musique en passant de poteau électrique en poteau électrique, mais quelle idée de génie!
Je vais arrêter là sur ce combat pour éviter le spoil, mais franchement, il n'y a rien à jeter là-dedans. Il est dantesque, et m'a scotché à mon siège à chaque fois que je l'ai vu.
Pour conclure : un très bon film de super-héros, probablement un des meilleurs que j'aie vu (et j'en ai vu), et si ça n'a pas la portée d'un Dark Knight, ça le compense en matière de grand spectacle. Bien sûr, il faudra accrocher à l'histoire, et ne pas se laisser trop agacer par les petits défauts qui sont forcément là, et si c'est le cas, alors vous avez là 2h20 d'un excellent divertissement!