Moi, quand je regarde un film de super-héros, je n'attends qu'une chose : des combats monumentaux entre le héros et un quelconque monstre doté de pouvoirs surnaturels. Le reste, je m'en bats l’œil. Depuis des années, j'entends parler de psychologie du super-héros et autre billevesées qui occupent les pseudo-sociologues de comptoirs et empêchent le quidam de penser aux choses intéressantes. Moi, j'veux d'la baston ! C'est d'ailleurs pour cela que j'ai tant apprécié le Man of Steel : il m'en foutais plein la vue pour pas un rond.
Ce que je n'ai jamais compris, dans ce genre de film, c'est le temps perdu en dialogues inutiles. Le film fait cent quarante minutes, et on en passe une bonne centaine en blablas incohérents. Honnêtement, les scénaristes pensent-ils qu'on a un quelconque intérêt pour l'amour de Peter et Gwen ? Pour l'entretien d'Oxford ? Pour l'ancienne amitié entre Peter et Harry ?
Ce qui tue le film de super-héros, c'est sa psychologisation de bas étage. On veut faire un super-héros ? Alors il lui faut sa rédemption, son chemin de croix (passage obligé, puisque chaque super-héros a un évident côté christique à la mords-moi-le-noeud). Quant au méchant, il faut à tout prix expliquer pourquoi il est devenu méchant, parce que la méchanceté ne vient pas comme cela, elle a une excuse.
Et là, dans ce film, on atteint des records. Surtout si on regarde d'un côté politique. Pourquoi Max va-t-il devenir Electro ? Parce que c'est un pauvre, un simple ouvrier au bas de l'échelle sociale et qu'il est donc sujet de moquerie de la part de ses supérieur. Et de la part du réalisateur également : les pauvres sont un sujet de ridicule constant. Alors, puisqu'il est pauvre, il est donc célibataire, ne sait pas s'habiller (ni se coiffer, mais ça j'y reviendrai plus tard), est totalement dénué du moindre sens social, etc. Donc, renfermé sur lui-même, il se fait des films (les pauvres, ça ne peut vivre dans dans les rêves) et, frustré que la réalité ne corresponde pas à ses délires, il devient méchant.
Et l'autre méchant ? Oui, parce que ce film a l'extrême chance d'avoir non pas UN, mais DEUX méchants qui se battent pour le titre de méchant le plus ridicule. L'autre, donc, c'est Harry devenu Bouffon Vert (Bouffon surtout). Et Harry, c'est le pauvre petit garçon riche mais on ne croit pas qu'il a la capacité de diriger correctement un groupe multinational, alors on l'expulse de son titre. La dure vie des riches !
En gros, la psychologie, dans le meilleur des cas on s'en fout et on a l'impression de perdre son temps pendant les deux tiers du film, au pire des cas ça énerve tellement c'est rempli de messages politiques ultra-libéraux. Il reste les combats.
Et là, avec une fidélité qui force le respect, Marc Webb a repris ce qui faisait la particularité du premier film de la série : son extrême laideur ! Une laideur qui est le travail de toute une équipe : la photographie est laide, la musique est laide, les costumes sont laids.
Et les coiffure sont laides. Entre la coupe "pétard" de Peter Parker et la mèche hitlérienne de Harry, c'est une véritable festival de laideur capillaire. C'est ce qui me fait sérieusement penser qu'il y a ici tout un projet pour enlaidir le film.
Alors, il y a bien un ou deux points forts. Le premiers, ce sont les dialogues (en VO du moins). Il y a quelques répliques vraiment sympa.
L'autre point fort... Allez, en étant sympa, je dirais la scène d'ouverture. Autant les combats de la fin sont nuls (et laids), autant la scène d'ouverture est plutôt réussie.
ça fait un peu peu, pour un film de 2h20.