Noel Clarke est plein de bonne volonté. Non, vraiment. En visionnant Matrix, puis Inception, il s'est dit : "pourquoi pas moi ?". Il a réuni un peu d'argent, quelques acteurs de seconde zone, il a engagé un chorégraphe fan de la WWF (pas celle qui protège les animaux. L'autre), acheté du matériel qui permet de faire de beaux ralentis. Après quoi il s'est lancé et il a donné tout ce qu'il avait.
ça aurait pu marcher, bien sûr. L'idée de départ est plutôt sympathique, le propos général plutôt intéressant. Ian Somerhalder a de beaux yeux. Noel Clarke a un beau... euuuhh... une belle personnalité - et beaucoup d'énergie, qu'il donne à 100% (on ne peut pas l'accuser de ne pas ménager sa peine, c'est certain). Bon et puis un film SF anglais un peu différent, au vu de ce qu'on nous a servi à Hollywood ces dernières années, on ne va pas cracher dessus.
Seulement voilà, on ne va pas se mentir, l'action est poussive, souvent grotesque. La musique ne tarde pas à taper sur les nerfs. La structure narrative complexe fonctionne, mais ne parvient pas à faire oublier les facilités du scénario et les Deus ex Machina trop évidents.
La maladresse de l'ensemble serait touchante, si le film n'était pas si prétentieux.
Les Whoviennes seront ravies de découvrir le beau... la belle personnalité de Noel Clarke. Les indulgents dans mon genre s'accrocheront aux quelques bonnes idées qui émaillent ce parcours du combattant, tout en rêvant au film que The Anomaly aurait pu être en d'autres mains. Les autres riront à gorge déployée. Ils n'auront pas tout à fait tort. Pas tout à fait raison non plus.
Car la naïveté satisfaite de l'exercice vaut bien le cynisme formaté de ses concurrents made in USA.